La mort d'Edmund Zagorski, 63 ans, a été prononcée dans le pénitencier de haute sécurité de Nashville, selon un communiqué des services correctionnels de cet Etat du sud.
La chaise électrique, qui n'est plus autorisée que dans neuf Etats, n'avait pas servi depuis 2013 aux Etats-Unis.
Ses derniers mots furent: "C'est parti", a déclaré son avocate Kelley Henry lors d'une conférence de presse, en décrivant comment son corps avait été sanglé pour éviter qu'il ne se dresse pendant l'électrocution.
"Il a reçu un choc violent avec le courant électrique", a-t-elle ajouté, en précisant que des éponges imbibées d'eau salée avaient été placées sur ses chevilles pour faciliter le passage du courant.
Zagorski avait été condamné à la peine capitale en 1984 dans le Tennessee, pour avoir tué et égorgé deux hommes qu'il avait attirés en promettant de leur vendre de la drogue.
Après 34 ans dans le couloir de la mort, il devait être exécuté en octobre par injection létale mais, à la dernière minute, il avait demandé de passer plutôt sur la chaise électrique.
En cas d'injection, "les 10 à 18 dernières minutes de sa vie seront une horreur absolue" alors que s'il est électrocuté, il ressentira "une douleur insoutenable, probablement pendant 15 à 30 secondes", avaient écrit ses avocats dans leur requête.
Le Tennessee autorisant les personnes condamnées avant 1999 à choisir entre ces deux modes d'exécution, le gouverneur de l'Etat Bill Haslam lui avait accordé un répit pour laisser aux services pénitenciers le temps de préparer la chaise électrique.
L'appareil, qui n'avait alors pas servi depuis 2007 dans cet Etat, "a été testé le 12 octobre", avait précisé jeudi à l'AFP une porte-parole des services pénitenciers du Tennessee, Neysa Taylor.
Pour son dernier repas, Zagorski avait commandé des pieds et de la queue de cochon, selon les services pénitenciers.
- "L'échec des injections" -
Selon un sondage réalisé en 2015, 54% des Américains jugent que la chaise électrique est une méthode d'exécution "cruelle et inhabituelle".
Elle a été progressivement abandonnée après que des exécutions eurent mal tourné, la tête d'un détenu s'étant notamment enflammée en Floride en 1997.
Avant l'exécution de jeudi soir, elle n'avait été utilisée que pour quatorze exécutions sur près de 900 dans tout le pays depuis 2000.
Dans ce contexte, le "choix" d'Edmund Zagorski "en dit long sur l'échec des injections létales", a commenté pour l'AFP le directeur du Centre d'information sur la peine de mort (DPIC), Robert Dunham, avant la mise à mort.
Les injections létales sont la méthode d'exécution la plus fréquente aux Etats-Unis. Mais elles sont vivement contestées en raison de défaillances possibles de la drogue utilisée pour anesthésier les condamnés.
Le "choix" d'Edmund Zagorski n'en était pas vraiment un, avait relevé M. Dunham. Pour lui, c'était "une conséquence directe de l'exigence macabre de la Cour suprême qui impose aux condamnés à mort de proposer une alternative avant d'évaluer si une méthode d'exécution est cruelle au regard de la Constitution."
En optant pour la chaise électrique, Edmund Zagorski avait en effet précisé ne pas être favorable pour autant à l'électrocution. "Je ne veux pas être soumis à la torture de l'injection", avait-il écrit aux autorités, mais "je considère que l'injection létale et l'électrocution violent toutes les deux mes droits".
Jeudi il avait tenté un dernier recours devant la plus haute juridiction du pays, mais les juges ont rejeté sa demande.
Avec AFP