Le gouvernement congolais et la Mission des Nations-Unies en RDC (MONUSCO) ont ouvert, chacun, une enquête sur les viols collectifs survenus au début du mois dans la localité de Luvungi, au Nord Kivu. Des groupes humanitaires ont rapporté qu’au moins 179 personnes ont été violées pendant quatre jours alors que la localité était sous occupation des insurgés hutus FDLR et des miliciens Maï-Maï. La grande majorité des victimes sont des femmes, mais des jeunes garçons ont aussi subi des sévices sexuels.
On note qu’il n’y a eu aucune intervention de la MONUSCO, bien qu’il y ait une base des Casques Bleus à 15 kms du lieu de l’attaque. « Nous avons reçu l’information le 12 [août], déjà le 13, nous avons envoyé surplace une équipe conjointe de protection qui a fait une première enquête », a déclaré à ce sujet Madnodje Mounoubaye, porte-parole de la MONUSCO à Kinshasa.
Selon lui, une deuxième équipe conjointe « va aller incessamment sur le terrain pour continuer à creuser un peu plus les conclusions de la première équipe. »
Pour ce qui est du retard accusé dans l’intervention de la MONUSCO, Madnodje Mounoubaye a expliqué que les patrouilles onusiennes qui avaient sillonné la région n’avaient pas été informées de la situation par la population locale ou les autorités. Il a fallu attendre que l’ONG américaine International Medical Corps (IMC) donne l’alerte, a souligné le porte-parole de la MONUSCO.
L’ONG en question prend en charge les victimes de viol. Le chef de mission d’IMC dans l’Est de la RDC, Giorgio Trombatore, dit que la situation est insoutenable. « Beaucoup de ces femmes ont été violées devant leur famille », a-t-il déclaré. Ces femmes sont souvent abandonnées par leur famille après le drame, et IMC s’emploie, en plus des soins médicaux, à réconcilier les différentes parties, a expliqué Giorgio Trombatore.