En décembre 2007, l'archevêque de York, John Sentamu, avait découpé dans un geste solennel, en direct lors d'une émission télévisée de la BBC, son col romain et promis qu'il ne le porterait plus tant que M. Mugabe serait au pouvoir.
Celui-ci ayant démissionné mardi, il a remis en place un nouveau col romain sorti de la poche intérieure de sa veste, lors de la même émission télévisée, après que le présentateur lui eut remis une enveloppe contenant les morceaux de son précédent col, que celui-ci avait conservée durant dix ans.
"J'ai promis que je remettrais mon col au départ de Mugabe. Ainsi, je n'ai d'autre choix que de le remettre", a commenté John Sentamu, 68 ans, né en Ouganda et premier archevêque noir de l'Eglise anglicane d'Angleterre.
"Je pense que la leçon est la même pour le Zimbabwe", a-t-il estimé, soulignant que les nouvelles autorités ne pouvaient se contenter "d'essayer de réparer les choses".
"Il faut que quelque chose de plus radical, que quelque chose de nouveau se produise pour permettre aux gens de trouver du travail", a poursuivi l'ecclésiastique.
La démission mardi de Robert Mugabe à 93 ans, plus vieux dirigeant en exercice de la planète, après 37 ans de règne, a été saluée par des manifestations de liesse à travers tout le pays.
Mais certains, dans l'opposition comme à l'étranger, ont émis des doutes sur l'aptitude du nouveau chef de l'Etat Emmerson Mnangagwa, longtemps aux commandes de l'appareil répressif de Robert Mugabe, à rompre avec les habitudes de l'ancien régime.
"Il est tout à fait possible qu'Emmerson Mnangagwa puisse être un très, très bon président. Mais il ne peut pas simplement faire table rase du passé", a souligné l'archevêque de York.
Il a estimé que le Zimbabwe avait besoin d'une commission de la vérité et de la réconciliation comme celle qui avait été mise en place en Afrique du Sud à la fin de l'apartheid et que Robert Mugabe devait s'excuser pour avoir mené son pays à une quasi-ruine.
Avec AFP