"Maréchal Madou", Madou Kanté de son vrai nom, était au volant de sa voiture vers 01H00 du matin lorsqu'un inconnu muni d'une arme à feu l'a visé, a-t-il expliqué à l'AFP depuis l'hôpital de Bamako où il a été admis dans la nuit.
"On vient de m'enlever la balle du corps (...) J'étais dans ma voiture à Bamako quand quelqu'un m'a tiré dans la poitrine", a ajouté le jeune homme de 30 ans, connu pour dénoncer la corruption, le népotisme et d'autres travers de dirigeants politiques et religieux dans ses chroniques diffusées sur Youtube, le "Madou Ka Journal", et dans d'autres médias.
"Je voulais lancer un appel au calme. Je n'accuse pour le moment personne et je ne veux pas que des actions soient menées en mon nom. J'aime le Mali", a-t-il insisté.
"Maréchal Madou" a récemment participé à des manifestations du "non" au référendum sur le nouveau projet de Constitution qui divise les Maliens.
"L'opération est terminée et une balle a été extraite du corps de M. Kanté", a confirmé un membre du corps médical s'exprimant sous couvert d'anonymat, en précisant que le jeune homme restait "sous surveillance médicale".
Il avait reçu dans la nuit la visite de plusieurs ministres, selon des sources proches du gouvernement et de sa famille.
Il "circulait dans sa voiture, lorsqu'on a tiré sur lui, ce qui veut dire qu'il était suivi. Mais mon sentiment est que ce n'est pas un professionnel qui a fait le coup contre le Maréchal Madou, qui défend également les droits de l'homme", a expliqué un de ses proches.
"Nous ne voulons pour le moment accuser personne sans preuves. Ces derniers temps, Maréchal Madou critiquait devant moi certains hommes de l'opposition", a déclaré à l'AFP un autre de ses proches, Oumar Diakité.
L'opposition réclame le retrait du projet de révision de la Constitution, sur laquelle la Cour constitutionnelle a demandé le 5 juillet des amendements, après le report sine die du référendum sur ce texte, initialement prévu pour le 9 juillet.
Cette révision, la première depuis 25 ans, vise notamment à mettre en oeuvre certains engagements de l'accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg du Nord et prévoit la création d'un Sénat et d'une Cour des comptes. Mais ses détracteurs lui reprochent de conférer trop de pouvoirs au président.
Avec AFP