Dans un entretien au Wall Street Journal, M. Kudlow a indiqué mercredi que le poste de directeur du National Economic Council (NEC) lui a été proposé en remplacement de Gary Cohn, démissionnaire, et qu'il a accepté.
"Larry a été l'un de mes supporters dès le début de la campagne. C'est un homme bien, plein de talents", avait déclaré mardi Donald Trump une semaine après le départ annoncé de Gary Cohn, l'ancien co-dirigeant de Goldman Sachs, artisan en chef de la réforme fiscale de Donald Trump mais en désaccord sur les taxes sur l'acier et l'aluminium.
Le National Economic Council (NEC) est une instance de coordination de la mise en place de la politique économique créée en 1993, à laquelle participent les hauts responsables des ministères et de nombreux experts dans différents domaines.
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Larry Kudlow, 70 ans, avait déjà été pressenti pour ce rôle peu après l'élection de Donald Trump qui lui avait finalement préféré un banquier à l'expérience solide.
Si M. Kudlow est un économiste et historien de formation, il ne représente pas l'économiste universitaire traditionnellement appelé à ce type de poste. Il est plutôt connu pour son image de vulgarisateur et de commentateur économique à latélévision, depuis 2001 sur la chaîne CNBC.
Ses interventions au style exubérant, direct, optimiste et résolument libéral font preuve d'un sens de l'humour qui a fait de lui une figure familière et populaire de la chaîne.
En 2007 toutefois, alors que la bulle immobilière commence à éclater, il assurait à son public qu'il n'y aurait pas de récession aux Etats-Unis.
Il a été membre de l'administration Reagan dans les années 80 où il a occupé un poste de responsabilité pendant cinq ans au Bureau du Budget de la Maison Blanche (OMB).
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C'est à cette époque "reaganienne" qu'il adhère à l'approche économique axée sur l'offre ("supply-side economics"). Cette doctrine stipule que réductions d'impôts et dérégulation dopent la croissance, une voie que suit aujourd'hui l'administration Trump avec détermination.
Dans le secteur privé, il a été l'économiste en chef de la banque Bear Stearns de 1987 à 1994.
Soutien de Trump
En 2016, M. Kudlow a pris parti pour Donald Trump dans la campagne présidentielle soutenant les projets de construction du mur et les coupes d'impôts. Il était devenu un conseiller "informel" du président Trump.
Mais tout comme Gary Cohn, l'ex-banquier de Goldman Sachs, qui a quitté la Maison Blanche parce qu'il s'opposait aux taxes sur l'acier, Larry Kudlow n'est pas non plus convaincu du bien-fondé de taxes protectionnistes.
"Je le connais depuis longtemps. Nous ne sommes pas d'accord sur tout. Mais c'est bien, j'aime avoir des opinions divergentes", a reconnu Donald Trump. Mais il a assuré que Larry Kudlow avait "un peu modifié sa position sur les tarifs douaniers" en tant qu'instrument de négociations commerciales.
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"Dans ces négociations, si nous n'avions pas les tarifs, on ne pourrait pas faire aussi bien", a ajouté Donald Trump.
Dans une tribune pour le site de CNBC il y a quelques semaines, Larry Kudlow avait fustigé la politique des tarifs douaniers comme étant "une taxe régressive pesant sur les familles à bas revenus".
"Trump devrait examiner le bilan historique des taxes douanières car elles n'ont quasiment jamais marché comme on le prévoyait et ont rarement débouché sur une fin heureuse", a écrit l'économiste.
Marié trois fois, M. Kudlow a reconnu avoir suivi un traitement dans les années 90 pour un problème d'alcoolisme et de dépendance à la cocaïne.
C'est un converti au catholicisme.
Intéressé par la politique, des rumeurs l'avaient donné candidat à un poste de sénateur du Connecticut en 2009 mais il y avait renoncé.
Avec AFP