"C'est probablement le meilleur moment pour eux de tenter une négociation, car cela ne va pas cesser d'empirer pour eux", a-t-il indiqué à des journalistes accompagnant le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis sur la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul.
"Dans l'esprit des talibans, ils voient ce qui arrive. Et les capacités (de l'armée afghane) vont augmenter", a-t-il remarqué, alors que les insurgés comme les troupes américaines se préparent à une nouvelle saison de combats qui s'annonce intense.
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Le président Ghani a proposé fin février des pourparlers de paix aux talibans : ceux-ci pourraient notamment être reconnus en tant que parti politique s'ils acceptent un cessez-le-feu et reconnaissent la Constitution de 2004.
Alors que les insurgés refusent officiellement toute discussion avec le gouvernement afghan, qu'ils qualifient de marionnette de Washington, Jim Mattis a affirmé mardi que certains d'entre eux étaient intéressés par ces discussions, thèse que soutient également l'Otan.
D'après le général Nicholson, les talibans ont subi de lourdes pertes depuis que le président américain Donald Trump a décidé d'intensifier les bombardements aériens, et alors que l'armée et les commandos afghans gagnent en efficacité.
Les talibans ont toutefois regagné beaucoup de terrain depuis le retrait de la coalition internationale sous bannière de l'Otan fin 2014 et ont porté des coups très durs aux forces de sécurité afghanes.
En octobre, les talibans contrôlaient ou exerçaient leur influence sur près de la moitié des districts d'Afghanistan, soit deux fois plus qu'en 2015, selon l'agence gouvernementale américaine SIGAR.
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En novembre, le général John Nicholson, avait qualifié la situation d'"impasse".
"Ma perception (...) est que les talibans sont eux aussi fatigués de cette guerre, qu'ils aimeraient rentrer chez eux, qu'ils aimeraient réintégrer la société, comme la population de ce pays aimerait voir la fin de la guerre", a-t-il encore déclaré mercredi.
Les autorités afghanes ont par ailleurs indiqué mercredi avoir dépêché des renforts dans la province de Farah (ouest), où les talibans ont récemment mené plusieurs attaques contre les forces de sécurité et où les analystes mettent en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire.
La province de Farah, difficile d'accès, doit accueillir un tronçon du gazoduc TAPI (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan et Inde), pour lequel les talibans ont dit qu'ils coopèreraient. La culture du pavot y est en pleine expansion.
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"Plus de troupes et des commandos (ont été envoyés) pour contenir la situation", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère de la Défense afghan, Dawlat Waziri.
Au petit matin, les insurgés avaient mené un assaut contre un check-point en bordure de Farah, la capitale éponyme de cette province, tuant trois policiers et quatre membres des services de renseignement, selon plusieurs responsables locaux.
Lundi, huit policiers avaient péri quand les talibans avaient brièvement pris le contrôle d'un bâtiment administratif du district d'Anar Dara. Le week-end dernier, des attaques contre l'armée dans le district de Bala Buluk avaient fait plusieurs victimes. Dix-huit soldats étaient morts le 24 février dans ce même district lors d'une attaque contre une base militaire.
Avec AFP