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Un compromis sur la Grèce peu probable cette semaine


Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici (Reuters)
Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici (Reuters)

Le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici a souligné que la réunion exceptionnelle de l'Eurogroupe mercredi vise surtout à confronter les positions des différentes parties.

BRUXELLES/ISTANBUL (Reuters) - Entre rumeurs d'accord et avertissements à Athènes, les déclarations sur la dette grecque se sont multipliées mardi à la veille d'une réunion d'urgence des ministres des Finances de la zone euro et à 48 heures d'un sommet européen à Bruxelles, mais les positions restent très éloignées et les chances d'un accord cette semaine semblent minces.

L'Union européenne (UE) se fixe pour objectif de conclure un accord provisoire lundi prochain lors de la réunion mensuelle de l'Eurogroupe, a déclaré à Reuters un haut responsable de l'Union. Le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici a souligné qu'aucun projet n'était pour l'instant en discussion et que la réunion exceptionnelle de l'Eurogroupe mercredi visait surtout à confronter les positions des différentes parties.

"Il n'y aucun projet spécifique sur la table. Demain, l'Eurogroupe, à Bruxelles, sera l'occasion pour la Grèce d'exposer ses positions", a-t-il dit à la presse en marge de la réunion du G20 à Istanbul. "Ce sera aussi l'occasion pour (le ministre grec Yanis Varoufakis) de voir comment les ministres de la zone euro réagissent à cela."

Pierre Moscovici a ajouté qu'Athènes devrait demander une prolongation du plan d'aide actuel, le temps de négocier un nouvel accord, et que la réunion mensuelle de l'Eurogroupe lundi prochain serait décisive.

A Athènes, Yanis Varoufakis a expliqué qu'un affrontement avec les partenaires européens de la Grèce ne devait pas être exclu. "Quand on ne veut même pas envisager l'affrontement, on ne négocie pas", a-t-il dit devant les députés avant un vote de confiance. "Nous ne recherchons pas l'affrontement, nous ferons tout pour l'éviter, mais on ne négocie pas si on l'exclut." Il a ajouté qu'à ses yeux, 30% du plan d'aide actuel étaient "toxiques".

L'agence de presse MNSI, citant des sources au sein de la Commission, a rapporté de son côté que l'exécutif communautaire allait présenter mercredi à l'Eurogroupe un projet de compromis prévoyant une période de transition de six mois afin de laisser du temps aux négociations entre Athènes et ses créanciers.

LA BUBA DEMANDE À ATHÈNES DES EFFORTS "CRÉDIBLES"

Ces informations ont provoqué une accélération de la hausse des Bourses européennes et de l'euro. Les principales places du Vieux Continent ont terminé la séance dans le vert.

Le gouvernement grec dit vouloir conclure un nouvel accord sur sa dette qui lui permette de revenir sur un certain nombre des mesures d'austérité entrées en vigueur depuis 2010 et de s'affranchir de la tutelle de la "troïka", qui regroupe UE, Fonds monétaire international (FMI) et Banque centrale européenne (BCE). Le Premier ministre Alexis Tsipras s'est entretenu au téléphone mardi avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et si rien n'a filtré du contenu de leur conversation, la Commission a assuré qu'elle s'était déroulée dans un "esprit positif de coopération".

Le ton est moins diplomatique côté allemand: à Istanbul, où étaient réunis les grands argentiers du G20, Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances d'Angela Merkel, a prévenu que si Athènes refusait un nouveau programme d'aide, "alors ce sera fini". Il a ajouté attendre de la Grèce qu'elle présente des engagements mercredi.

Lui aussi présent en Turquie, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank allemande, a jugé dans un entretien à Reuters qu'Athènes devait "faire des efforts crédibles pour améliorer la situation d'une manière durable, afin que la Grèce puisse se remettre sur ses deux pieds". Il a également justifié la décision de la BCE de refuser, à compter de mercredi, les obligations d'Etat grecques comme garantie, ce qui revient à faire peser sur la banque centrale nationale grecque la responsabilité du financement des banques du pays.

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