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Un déplacé lynché à mort au milieu des tensions à Paoua, en Centrafrique


Des enfants dans une école de brousse, à Benanh Deux, à 35 km au nord de Paoua, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, 14 juillet 2007.
Des enfants dans une école de brousse, à Benanh Deux, à 35 km au nord de Paoua, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, 14 juillet 2007.

Des déplacés ont lynché à mort un des leurs mercredi à Paoua, dans le nord de la RCA, ville où règne un regain de tension consécutif à l'arrestation de 18 personnes par la force de l'ONU (Minusca).

L'homme lynché était un Peul musulman déplacé, qui se trouvait devant la base. Il a été lynché par la foule en colère et son corps a été brulé, rapportent des sources humanitaires concordantes à Paoua. Une boutique appartenant à un musulman a été pillée.

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Un fort regain de tension a suivi le rapatriement de 18 membres présumés du groupe armé Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC, créé en octobre par le "général" autoproclamé Ahamat Bahar), qui ont été arrêtés mercredi au cours d'une opération onusienne, selon le porte parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.

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En apprenant la nouvelle, certains déplacés se sont rendus devant la base pour réclamer vengeance et brûlant des pneus. Des tirs de sommation de la force Minusca ont été nécessaires, selon des sources concordantes.

"Ils sont venus pour réclamer leurs bourreaux, pour que la Minusca les leur remettent afin qu'ils en finissent avec eux", a déclaré à l'AFP au téléphone une source humanitaire.

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L'opération Mbaranda est en cours depuis le 12 janvier dans le nord de Paoua pour repousser les groupes armés qui combattent depuis le 27 décembre. Ceux-ci sont le MNLC et le groupe armé Révolution et justice (RJ, emmené par Armel Sayo). Les combats et exactions contre les civils, qui se déroulent autour de la ville, majoritairement au nord, ont provoqué un afflux de plus de 65.000 déplacés à Paou, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L'Etat n'a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde.

Avec AFP

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