Un des opposants les plus virulents au régime des frères Castro à Cuba a fustigé la décision des États-Unis d’assister à une conférence sur la fièvre hémorragique à virus Ebola à La Havane cette semaine.
Le député américain Mario Diaz-Balart a qualifié de « honte» la participation d'un fonctionnaire des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC) à cette réunion internationale de deux jours. Les Etats-Unis n'ont pas de relations diplomatiques officielles avec le régime communiste au pouvoir à La Havane, qu’ils maintiennent sous embargo depuis des décennies.
Dr Nelson Arboleda, directeur du bureau des CDC au Guatemala et des programmes régionaux, représentait les CDC à cette conférence qui a pris fin jeudi. « Cela a été une expérience technique très riche, au cours de laquelle nous avons pris connaissance des différents plans de tous les différents pays. Cela nous aidera, en tant que bloc, à identifier les domaines où il faudra mieux se préparer dans notre région », a-t-il expliqué.
L’agence de presse cubaine, Granma, a précisé que près de 300 experts de 34 pays se sont réunis pour élaborer une stratégie régionale sur la prévention et le contrôle du virus à Ebola, qui a fait au moins 5.000 morts en Afrique de l'Ouest.
Cette réunion avait été organisée par l'ALBA (l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique), un bloc régional de neuf membres créé par les principaux ennemis diplomatiques des États-Unis en Amérique Latine, à savoir Cuba et le Venezuela.
M. Diaz-Balart, un député de la Floride originaire de Cuba, a estimé que la participation de l'ALBA à la rencontre avait rendu « ridicule » la présence des Etats-Unis.
« ALBA ... a été créé uniquement pour contrer les intérêts des Etats-Unis dans notre hémisphère. L’alliance bénéficie de l'appui d'autres régimes anti-américains tels que la Syrie et l'Iran. Que les Etats-Unis envoient un représentant à une telle réunion est ridicule », a insisté le député.
Parmi les autres participants à la réunion : la Colombie et l'île de Sainte-Lucie, qui ont été les premiers pays de la région à interdire les voyageurs en provenance d'Afrique de l'Ouest. Ils ont ensuite été imités par Belize, la Guyane et la Jamaïque. Ces petits États s’inquiètent de leur capacité à gérer même un cas isolé de cette maladie mortelle.
Cuba a envoyé des centaines de médecins et infirmiers en Afrique de l’Ouest pour aider le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone à lutter contre la propagation du virus à Ebola. Ce qui n’a pas paru impressionner le député Diaz-Balart, qui évoque un personnel réduit « aux travaux forcés ». Il n'y a « rien de charitable dans les actions de la dictature cubaine en Afrique », a-t-il dit.
Toujours selon M. Diaz-Balart, « les médecins cubains sont hâtivement formés, mal équipés, et forcés de travailler dans des conditions dangereuses alors même que la majorité de leur salaire est siphonné par la dictature de Castro. Qu’un responsable américain tolère leur exploitation ouverte est scandaleux ».
Une porte-parole du département d'État s’est refusée à commenter les efforts de Cuba aider l’Afrique de l’Ouest dans sa lutte contre le virus à Ebola. Néanmoins, début octobre, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a qualifié le déploiement par Cuba de travailleurs de la santé en Afrique de l'Ouest « d’impressionnant ». L'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, Samantha Power, a également salué la contribution de La Havane.
Plus de la moitié des quelques 450 médecins et infirmiers cubains formés pour traiter le virus à Ebola ont été déployés en Afrique de l'Ouest.
En début de semaine, les Nations Unies ont voté pour la 23ème fois en faveur d'une résolution qui préconise la fin de l’embargo américain sur Cuba.