David Cecil, dramaturge britannique qui a produit une pièce de théâtre l'an dernier sur la condition des homosexuels en Ouganda, a été expulsé du pays lundi. Il avait été arrêté par la police ougandaise mercredi dernier, et a été rapatrié en Grande-Bretagne après avoir passé cinq jours en détention dans un commissariat de police de Kampala.
M. Cecil avait irrité les autorités ougandaises l'an dernier en mettant en scène une pièce intitulée, « Le fleuve et la montagne », dans laquelle un groupe d'employés tuent leur propre patron quand ils apprennent qu'il est homosexuel. Le Conseil des médias avait alors fait savoir qu'il n'en avait pas autorisé la production, et M. Cecil a été emprisonné pendant plusieurs jours. Un tribunal ougandais a rendu un non-lieu en janvier, invoquant un manque de preuves.
Néanmoins, les autorités l'ont arrêté à nouveau ce mois-ci, avant de l’embarquer dans un avion lundi soir.
Le gouvernement ougandais revendique le droit d'expulser les immigrés qu'il juge « indésirables ». Mais selon l'avocat des droits humains Ladislas Rwakafuuzi, quelqu'un ne peut être jugé indésirable que s’il enfreint la loi – ce qui n’était pas le cas de M. Cecil.
« S'il y a eu une condamnation, l'exécutif a le pouvoir discrétionnaire de dire de quelqu’un qu’il est indésirable à cause de son casier judiciaire. En l’absence de preuve d'un crime et ou d’une preuve de violation des lois sur l'immigration, la personne est protégée par notre constitution, qui dit strictement que les gens sont libres de se déplacer à travers l'Ouganda » explique Maître Rwakafuuzi.
L'homosexualité est déjà illégale en Ouganda, et largement condamnée. Mais l'expulsion de M. Cecil intervient alors que le parlement ougandais s'apprête à débattre d'un nouveau projet de loi strict. S'il est adopté, ce projet de loi criminalisera la « promotion » de l'homosexualité, le fait de ne pas la déclarer, et il peut encore contenir une clause rendant certains actes homosexuels passibles de la peine de mort.
Toujours selon Maître Rwakafuuzi, une expulsion contraire à la Constitution, telle que celle dont M. Cecil a fait l’objet, revient à du harcèlement.
« Cela a été fait de mauvaise foi, cela revient au harcèlement d’une personne qui est venue ici pour dire quelque chose, pour nous inviter à un débat. Le gouvernement a agi en dehors de la loi. Il est incapable de citer la moindre loi » pour justifier son comportement, ajoute Maître Rwakafuuzi.
L'expulsion de M. Cecil est intervenue soudainement, avant que ses avocats aient eu le temps d’interjeter appel. Officiellement, le gouvernement s’est abstenu de tout commentaire et les responsables des services d’immigration étaient indisponibles. M. Cecil dirigeait un centre culturel à Kampala, où il élevait ses deux enfants avec sa petite amie, de nationalité ougandaise.
M. Cecil avait irrité les autorités ougandaises l'an dernier en mettant en scène une pièce intitulée, « Le fleuve et la montagne », dans laquelle un groupe d'employés tuent leur propre patron quand ils apprennent qu'il est homosexuel. Le Conseil des médias avait alors fait savoir qu'il n'en avait pas autorisé la production, et M. Cecil a été emprisonné pendant plusieurs jours. Un tribunal ougandais a rendu un non-lieu en janvier, invoquant un manque de preuves.
Néanmoins, les autorités l'ont arrêté à nouveau ce mois-ci, avant de l’embarquer dans un avion lundi soir.
Le gouvernement ougandais revendique le droit d'expulser les immigrés qu'il juge « indésirables ». Mais selon l'avocat des droits humains Ladislas Rwakafuuzi, quelqu'un ne peut être jugé indésirable que s’il enfreint la loi – ce qui n’était pas le cas de M. Cecil.
« S'il y a eu une condamnation, l'exécutif a le pouvoir discrétionnaire de dire de quelqu’un qu’il est indésirable à cause de son casier judiciaire. En l’absence de preuve d'un crime et ou d’une preuve de violation des lois sur l'immigration, la personne est protégée par notre constitution, qui dit strictement que les gens sont libres de se déplacer à travers l'Ouganda » explique Maître Rwakafuuzi.
L'homosexualité est déjà illégale en Ouganda, et largement condamnée. Mais l'expulsion de M. Cecil intervient alors que le parlement ougandais s'apprête à débattre d'un nouveau projet de loi strict. S'il est adopté, ce projet de loi criminalisera la « promotion » de l'homosexualité, le fait de ne pas la déclarer, et il peut encore contenir une clause rendant certains actes homosexuels passibles de la peine de mort.
Toujours selon Maître Rwakafuuzi, une expulsion contraire à la Constitution, telle que celle dont M. Cecil a fait l’objet, revient à du harcèlement.
« Cela a été fait de mauvaise foi, cela revient au harcèlement d’une personne qui est venue ici pour dire quelque chose, pour nous inviter à un débat. Le gouvernement a agi en dehors de la loi. Il est incapable de citer la moindre loi » pour justifier son comportement, ajoute Maître Rwakafuuzi.
L'expulsion de M. Cecil est intervenue soudainement, avant que ses avocats aient eu le temps d’interjeter appel. Officiellement, le gouvernement s’est abstenu de tout commentaire et les responsables des services d’immigration étaient indisponibles. M. Cecil dirigeait un centre culturel à Kampala, où il élevait ses deux enfants avec sa petite amie, de nationalité ougandaise.