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Un équipage de Cathay Pacific a vu le missile nord-coréen faire sa rentrée dans l'atmosphère


Un homme regarde le lancement d'un missile en Corée du Nord, le 29 novembre 2017.
Un homme regarde le lancement d'un missile en Corée du Nord, le 29 novembre 2017.

Un équipage de Cathay Pacific a vu le missile tiré la semaine dernière par Pyongyang faire sa rentrée dans l'atmosphère, a annoncé lundi la compagnie aérienne au moment où la Corée du Sud et les Etats-Unis donnaient le coup d'envoi à leur plus important exercice aérien conjoint à ce jour.

Les tensions ont redoublé sur la péninsule mercredi quand la Corée du Nord a tiré un missile balistique intercontinental (ICBM) susceptible de frapper n'importe quel site du territoire continental des Etats-Unis.

La compagnie hongkongaise Cathay Pacific explique dans un communiqué que l'équipage du vol CX893 entre Hong Kong et San Francisco a vu ce jour-là "ce qui ressemblait à la rentrée (dans l'atmosphère) du récent missile nord-coréen".

Le directeur général de Cathay Mark Hoey a déclaré dans un message aux employés que l'équipage avait vu le missile "exploser et se désintégrer", selon le journal South China Morning Post.

Les analystes ne sont pas convaincus que le Nord maîtrise la technologie nécessaire pour assurer la survie des ogives à l'échauffement qui se produit au moment de la rentrée d'un missile dans l'atmosphère depuis l'espace.

Depuis 2006, le pays reclus a mené six essais nucléaires, toujours plus puissants, dont le dernier en date a eu lieu en septembre.

L'exercice conjoint Vigilant Ace, qui concerne environ 230 avions, dont des chasseurs furtifs F-22 Raptor, et des dizaines de milliers de soldats, a commencé lundi matin et doit durer cinq jours, selon l'armée de l'air sud-coréenne.

'Guerre préventive'

La Corée du Nord a dénoncé par avance cette opération, accusant l'administration du président américain Donald Trump de "vouloir la guerre nucléaire à tout prix".

Ce type de manoeuvres ne manque jamais de susciter la colère de Pyongyang qui les considère comme la répétition de l'invasion de son territoire.

Dans ce contexte de tensions, un influent sénateur américain, Lindsey Graham, a estimé que le spectre d'une "guerre préventive" se rapprochait.

"S'il y a un test nucléaire souterrain, il faudra se préparer à une réponse très sérieuse de la part des Etats-Unis", a mis en garde M. Graham sur la chaîne américaine CBS.

Lindsey Graham, un faucon en matière de politique étrangère, a déclaré que l'administration Trump avait pour stratégie "d'empêcher la Corée du Nord d'acquérir la capacité de frapper les Etats-Unis avec un missile à tête nucléaire".

"Empêcher, cela veut dire une guerre préventive en dernier ressort. Cette prévention devient plus probable au fur et à mesure que leur technologie s'améliore. Chaque test de missile, chaque test souterrain d'une arme nucléaire veut dire que la mariage (d'un missile et d'une tête nucléaire, ndlr) est plus probable", a ajouté le sénateur.

Ces propos font écho à ceux du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, le général HR McMaster, qui a estimé que la probabilité d'une guerre avec la Corée du Nord "augmentait chaque jour".

"Nous sommes dans une course pour trouver une solution à ce problème", a dit le général McMaster.

'Situation volatile'

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a assuré que son pays était devenu un Etat nucléaire à part entière avec l'essai de l'ICBM Hwasong-15.

Le Nord affirme que l'ICBM peut transporter une "ogive lourde extra-large" n'importe où sur le territoire continental des Etats-Unis.

Les analystes estiment cependant vraisemblable que le Hwasong-15 transportait une tête factice très légère et que l'engin aurait eu du mal à parcourir une distance aussi grande avec une ogive nucléaire, beaucoup plus lourde.

Les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord avancent à grand pas depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un en décembre 2011, malgré les multiples sanctions de l'ONU.

Le dernier tir a été condamné par le Sénat japonais qui a dénoncé dans une résolution "une menace sans précédent, significative et imminente pour la sécurité de la région, y compris du Japon".

S'agissant des exercices militaires conjoints, le ministère chinois des Affaires étrangères a rappelé que "la situation actuelle sur la péninsule était hautement volatile". "Nous espérons que les deux parties pourront en faire plus pour apaiser les tensions et éviter toute provocation", selon son porte-parole Geng Shuang.

La crise entre le dirigeant nord-coréen et Donald Trump, qui en sont aussi à se lancer des insultes personnelles, alimente les craintes de nouveau conflit plus de 60 ans après la guerre de Corée (1950-53).

Avec AFP

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