Une campagne visant à persuader les rwandais d’utiliser un nouveau type de four amélioré - qui demande moins de combustible et produit moins de fumée - a été un échec, selon les fabricants. Ils pensent que les gens ne réalisent pas encore que ce type de fourneau est économique et protège leur santé et l’environnement.
Il existe différents types de foyers améliorés au Rwanda. L'un des plus abordables est un four à charbon en céramique et en métal qu’on appelle « canamake ».
Il y a trois ans, le ministère rwandais des Infrastructures avait approuvé un nouveau type plus durable de canamake, et souhaitait que 80% des ménages à Kigali adoptent ce système de cuisson.
Il permet d'économiser environ 30% de charbon de bois par rapport aux fours non améliorés, et 11% par rapport à l'ancien modèle canamake, selon l'organisation internationale Action Pratique, qui a contribué à sa conception.
Mais il en coûte près de 7 dollars alors que l’ancien modèle coûte 2 dollars et quelques.
Selon un des fabricants, la coopérative AJDR, la production de canamake à Kigali est réduite, et les ventes sont en baisse car le gouvernement a supprimé une subvention.
Selon Alain Nsanzabaganwa, le trésorier de la coopérative, celle-ci ne vend pas beaucoup de ces foyers améliorés, ils ne reçoivent pas assez de publicité et ils peinent à être écoulés en dehors de Kigali. En 2013, dit-il, la coopérative a vendu seulement 1.600 nouvelles versions de canamake.
Selon lui, il y a environ six points de vente dans la capitale, dont le marché de Kimironko. Au fin fond du marché, il y a un stand avec quelques piles de fours de cuisson. La Voix de l’Amérique (VOA) a constaté sur place qu’il n’y avait pas un seul nouveau modèle, mais sur demande du journaliste, les vendeurs sont allés en chercher un.
La commerçante, Laurence Uwamahoro, a confié qu’elle en vend environ cinq par mois et trente de l'ancien modèle.
Tout en reconnaissant qu’il est plus économique, elle avoue ne pas en avoir car, dit-elle, 8 dollars, c’est trop cher.
De l’avis d’un passant, ce four amélioré de cuisson est « pour les gens riches ».
Le consultant de Practical Action au Rwanda, Ewan Bloomfield, estime qu’il faut améliorer le marketing de ce produit, qui devrait être vendu en porte à porte.
« Si je comprends les types d'approches qui sont les plus efficaces, c’est quand des agents commerciaux sont en mesure d'aller visiter les ménages, de leur expliquer les avantages et en faire la démonstration, puis de recueillir les commentaires d'une femme ou autre personne ayant autorité dans la communauté, qui pourrait alors démontrer les réels avantages du système de cuisson », affirme M. Bloomfield.
Ainsi, souligne le spécialiste, il faut que les fabricants mettent l’accent sur les divers aspects de la vente au détail.