Théodore Tabaro, 49 ans, est accusé de "meurtres, tentatives de meurtre, viols et enlèvements" contre la minorité tutsi au Rwanda.
Les faits se sont produits entre le 9 avril et le 31 mai 1994, dans les secteurs de Winteko, Nyakanyinya et Mibirizi, dans le sud-ouest du pays.
M. Tabaro, qui figure sur la liste des génocidaires recherchés publiée par le parquet rwandais sur son site internet, a participé au génocide "dans un rôle d'organisation, de recrutement et d'incitation, mais également d'exécution" des massacres, d'après l'acte d'accusation consulté par l'AFP.
Le 9 avril à Winteko, l'accusé a participé avec d'autres miliciens hutus au massacre de nombreux civils, violant également femmes et jeunes filles, a détaillé le tribunal.
Le 13 avril, il a participé à l'attaque d'une école de Nyakanyinya où plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées ou grièvement blessées par des grenades, des tirs ou à l'arme blanche. Il a également participé quelques jours plus tard à l'attaque d'un cloître dans la région de Mibirizi.
Les enquêteurs et les procureurs chargés de l'affaire ont auditionné des dizaines de témoins et rescapés au Rwanda, en Europe et en Amérique du nord.
Au moins 36 morts et 7 victimes de viol ont été identifiés. Une trentaine de rescapés et proches de victimes se sont portés partie civile.
L'accusé "nie" les faits, a indiqué à l'AFP la procureure, Hanna Lemoine.
Theodore Tabaro a été interpellé en octobre 2016 à son domicile d'Örebro, à 160 kilomètres à l'ouest de Stockholm. Arrivé en Suède en 1998, il a été naturalisé en 2006.
En 2014 et 2016, la Suède a condamné deux autres Rwandais naturalisés Suédois, Stanislas Mbanenande et Claver Berinkidi, à la prison à perpétuité pour leur participation au génocide au Rwanda.
Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, le génocide rwandais a fait, selon l'ONU, 800.000 morts en trois mois, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Avec AFP