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Un homme attaque au couteau un policier espagnol à Melilla en criant "Allah Akbar"


Une église de la ville enclave de Melilla, avec vue sur le Maroc dans le fond, le 2 octobre 2005.
Une église de la ville enclave de Melilla, avec vue sur le Maroc dans le fond, le 2 octobre 2005.

Un homme a franchi mardi matin la frontière de l'enclave espagnole au Maroc de Melilla en courant et en criant "Allah Akbar" et a légèrement blessé un policier avec un couteau, a-t-on appris auprès d'un porte-parole de la police.

"La police a arrêté un homme qui a attaqué avec un couteau les agents du passage frontalier de Beni-Ensar", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur Juan Ignacio Zoido sur son compte Twitter.

"L'homme est entré en courant et en criant 'Allah Akbar' (Allah est le plus grand)", a déclaré le porte-parole de la police à l'AFP en précisant que l'attaque s'était produite vers 7h35 locales (5h35 GMT).

"Il a légèrement blessé un policier avec un couteau", a-t-il ajouté en précisant qu'il s'agissait d'une coupure à un doigt d'une main.

Un enregistrement vidéo diffusé par le ministre, qui semble provenir d'une caméra de surveillance située en hauteur, à l'entrée du poste-frontière, montre l'homme portant T-shirt et pantalons courts franchissant la frontière, un couteau à la main. Il avance sans courir. La caméra ne semble toutefois pas avoir filmé le début de la scène.

Des policiers s'approchent peu à peu de lui et l'un d'entre eux lance sur lui une barrière piétonne en plastique, avant que les autres ne l'entourent pour le maîtriser. C'est à ce moment là, selon El Pais, qu'il a blessé un des agents en se débattant.

Selon une porte-parole de la préfecture de Melilla, l'agresseur était muni d'un couteau de "grande dimension" et pourrait être de nationalité marocaine.

Le ministre de l'Intérieur Juan Ignacio Zoido évoque, dans son tweet, un "grave incident" évité mais n'évoque pas un acte de terrorisme.

Depuis 2015, l'Espagne est placée au niveau 4 sur cinq d'alerte anti-terroriste, ce qui signifie que la probabilité d'attentat est élevée. Depuis 2016, l'Espagne semblait être davantage dans la ligne de mire des jihadistes, du moins sur certains sites internet qui évoquaient son passé de terre d'Islam et le rêve de reconquête.

De manière générale, les autorités en Espagne, troisième destination préférée des touristes au niveau mondial, préfèrent rester discrètes sur la menace terroriste.

Le pays reste épargné par les attaques d'envergure de nature islamiste depuis 2004.

L'Espagne avait alors été visée par les attentats islamistes les plus meurtriers commis sur le sol européen: une dizaine de bombes avaient explosé dans des trains de banlieue à Madrid, faisant 191 morts. L'attentat avait été revendiqué au nom d'Al-Qaïda par une cellule islamiste.

L'Espagne exerce sa souveraineté sur les enclaves de Ceuta et Melilla au Maroc respectivement depuis 1580 et 1496.

De très nombreux Marocains y vivent ou s'y rendent quotidiennement pour faire leurs achats de produits détaxés.

Les deux villes, où la pauvreté et le chômage sont élevés, jouissent d'un statut de "port franc" qui contribue à leur développement économique, et alimente une contrebande -largement tolérée- dans le nord du Maroc.

Depuis 2005, Ceuta et Melilla font face à une très forte pression migratoire. Des milliers de clandestins sub-sahariens tentent de pénétrer chaque année dans ces antichambres de l'Eldorado européen.

Le 16 juin, une voiture avait forcé un poste-frontière entre le Maroc et Melilla avec neuf migrants africains à bord, blessant légèrement deux agents des forces de l'ordre. Un incident similaire s'était produit en mars au même endroit.

Les arrestations de présumés jihadistes sont fréquentes à l'intérieur de l'enclave, qui compte 75.000 habitants. La dernière en date s'était produite le 23 juin et visait un homme soupçonné d'avoir cherché à recruter des combattants pour le compte de l'organisation Etat islamique.

Avec AFP

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