Un incendie s'est déclenché dans la nuit de samedi à dimanche à bord d'un camion transportant du gaz naturel dans le quartier de Legon de la capitale ghanéenne. Le feu s'est ensuite propagé à deux stations-service proches, dont l'une de gaz liquéfié, y entraînant des explosions en série. Pris de panique devant le feu et les explosions qui ont ravagé les stations-service, de nombreux riverains du quartier ont fui leur domicile.
"Au moins sept personnes ont été tuées. Parmi 132 personnes blessées, 68 reçoivent toujours des soins", a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Information Mustapha Abdul Hamid.
"La nouvelle de l'explosion de la nuit dernière, qui a provoqué la perte de quatre vies et de nombreux blessés, m'a bouleversé", a tweeté le président Nana Akufo-Addo, tandis que le vice-président Mahamadu Bawumia se rendait dimanche sur les lieux.
"Le gouvernement est déterminé, maintenant plus que jamais, à faire en sorte qu'un tel incident ne puisse plus jamais se reproduire", a promis sur Twitter le président Nana Akufo-Addo.
Le chef d'Etat a aussi annoncé qu'un conseil des ministres se tiendrait jeudi pour aboutir à "un programme exhaustif" destiné à éviter de nouveaux accidents.
"Je veux que tous ceux qui travaillent dans cette industrie comprennent que nous allons tous devoir nous adapter pour garantir la sécurité de la population afin que de tels accidents ne se reproduisent plus", a-t-il ajouté.
La capitale du Ghana avait déjà été le théâtre d'un incendie similaire et d'une explosion dans une station-service en juin 2015 où plus de 150 personnes avaient trouvé la mort.
Mais pour le mouvement citoyen OccupyGhana, le risque que rien ne change reste grand. "On aurait pu croire qu'après juin 2015, il y aurait un vaste mouvement de fermeture des stations situées en zone résidentielle. Mais rien n'a vraiment été fait, a dénoncé sa porte-parole, Nana Sarpong Agyeman-Badu.
Selon M. Anaglate, un des personnes décédées a perdu la vie en sautant d'un pont au carrefour d'Atomic Junction, qui abrite trois stations-service, des transports et des restaurants et où, selon la police, les incendies et explosions se sont produits vers 19h30. Le campus de l'Université du Ghana se trouve également à proximité.
Le ministre adjoint de l'Information, Kojo Oppong Nkrumah, a souligné que 12 camions de pompiers et 200 policiers avaient été déployés sur les lieux.
"Beaucoup de gens se sont rapidement enfuis, ce qui a permis de sauver de nombreuses vies mais a aussi provoqué la panique", a-t-il déclaré à l'AFP. Une enquête a été ouverte.
Les Ghanéens ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux, critiquant la dangerosité des stations-service, dont beaucoup sont situées près d'écoles, d'hôpitaux et de commerces.
Une pétition en ligne adressée au président Nana Akufo-Addo exigeant une réglementation plus stricte et des inspections des installations a été créée dans la foulée de l'incident et signée par plus de 1.500 personnes dimanche matin.
Elle propose notamment que les stations-service ne soient pas situées à moins de 50 m des habitations et 100 m des écoles et hôpitaux.
Une Ghanéenne vivant aux Pays-Bas, Abena Awuku, qui a proposé les mesures sur le site change.org, a prévenu que les stations-service "représentaient des catastrophes en puissance et qu'il fallait agir immédiatement".
"Un incident de ce type s'est produit il y a deux ans et on nous a servi des mensonges et des promesses vides sur les mesures à prendre et voilà ce à quoi nous avons eu droit", a-t-elle commenté à l'AFP.
"Ces morts auraient pu être évités facilement et il nous faut éviter que cela ne se reproduise à l'avenir", a-t-elle ajouté.
Avec AFP