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Un militant des droits de l'Homme jugé en Algérie


Salim Yezza
Salim Yezza

Un militant algérien des droits de l'Homme résidant en France, Salim Yezza, est jugé en Algérie pour "incitation à la haine" mais le verdict de son procès prévu mardi a été reporté au 7 août.

Venu en Algérie pour assister à l’enterrement de son père, Salim Yezza, 44 ans, a été arrêté le 14 juillet à l’aéroport de Biskra (425 km au sud-est d'Alger) alors qu’il se rendait en France où il réside depuis 2011.

Il a été arrêté pour avoir publié sur sa page Facebook "une analyse sur les évènements de Ghardaïa en demandant d'être solidaires avec les Mozabites", une minorité berbère, selon Me Nordine Ahmine.

Située à 500 km au sud d'Alger, Ghardaïa, la principale ville du Mzab classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a été de décembre 2013 à juillet 2015 le théâtre d'affrontements communautaires entre Mozabites et Chaambas (Arabes) qui ont fait plus de 35 morts.

Le procès de M. Yezza s'est ouvert la semaine dernière devant le tribunal criminel de Ghardaïa. Le parquet a alors requis deux ans de prison ferme pour "incitation à attroupement" et "incitation à la haine".

Le verdict était attendu ce mardi mais il a été reporté au 7 août, a déclaré Me Ahmine joint au téléphone par l'AFP.

Selon ses avocats, les faits reprochés à Salim Yezza, datent de plus de trois ans et sont frappés de prescription.

La publication pour laquelle est poursuivi leur client remonte au 25 janvier 2014 alors que la demande d’ouverture d’une information judiciaire a été effectuée par le parquet le 9 avril 2018.

Pour Me Ahmine, même s'il n'y avait pas de prescription, "Salim Yezza n'a pas enfreint la loi".

L'Algérie compte plusieurs communautés berbères. Outre les Kabyles, la plus importante, il y a les Mozabites dans la Vallée du Mzab (centre), les Chaouis dans les Aurès (est) ou les Touaregs (sud).

Les revendications identitaires et linguistiques kabyles, et plus largement berbères, avaient longtemps été niées voire réprimées par l'Etat algérien, désireux d'unir le pays autour de l'arabité.

Mais plusieurs mesures ont été prises par les autorités: en avril dernier, Yennayer, le Nouvel an berbère, a été ajouté dans la liste légale des fêtes nationales et le tamazight, la langue berbère, a été reconnu langue officielle en 2016.

Avec AFP

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