Marcus-Freddy Kambale, 22 ans, a été atteint par "une balle tirée par un agent de la police" dans un stade de la ville de Beni où une vingtaine de militants s'était rassemblés pour une "manifestation pacifique", a déclaré à l'AFP Esaïe Liko, un militant de Lucha.
"Deux autres manifestants ont été blessés et sont admis à l'hôpital général" de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a-t-il ajouté.
Un correspondant de l'AFP a vu le corps ensanglanté de Marcus-Freddy Kambale transporté de la salle de chirurgie de l'hôpital à la morgue, où il a été déposé.
Une dizaine de manifestants ont été interpellés et conduits à la mairie, selon ce correspondant.
Interrogé par l'AFP, le ministre congolais es Droits humains André Lite a affirmé qu'"une enquête est ouverte par l'auditorat militaire" sur cette affaire "afin de savoir ce qui se serait exactement passé".
M. Lite s'est réservé "d'émettre un jugement de valeur avant les résultats de l'enquête".
"Deux policiers présumés auteurs de cet acte ont été interpellés", a indiqué de son côté à l'AFP Nasson Murara, un porte-parole de la police de Beni.
"Nous condamnons ce comportement brutal de la police et des autorités. On pensait être entré vers la construction d'un État de droit mais c'est le contraire" que nous vivons, a déploré M. Liko.
Dans un communiqué en swahili publié mercredi, la Lucha avait appelé à une manifestation jeudi "pour exiger de mettre fin aux tueries, tracasseries de la population et exiger la démission du comité de sécurité" présidé par le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa Masumbuko.
Depuis une semaine, au moins cinq ménages ont été dévalisés par des bandits à main armée et un homme de 30 ans a été tué dans ces circonstances.
Mouvement né à Goma, dans la province du Nord-Kivu, regroupant des jeunes indignés, Lucha se définit comme apolitique et non violent, mais se dit décidé à demander des comptes aux décideurs.