Mohammad Karim, âgé d'une soixantaine d'année, a été placé en détention "il y a deux jours" dans la province de Ghor (centre), même s'il affirme que l'enfant lui a été offert par ses parents comme une "offrande religieuse", ont indiqué vendredi ces responsables à l'AFP.
Mais selon le bureau du gouverneur, citant la famille, la fillette a été enlevée dans la province de Herat, frontalière de l'Iran, il y a déjà plusieurs semaines pendant le ramadan.
La victime a été placée dans un foyer pour femme et ses parents sont en route pour la province, a précisé la responsable des affaires féminines de Ghor, Masoom Anwari, qui ajoute qu'elle est en état de choc.
"La fillette ne parle pas et ne répète qu'une seule chose: "J'ai peur de cet homme", a-t-elle détaillé.
Le mollah "a été jeté en prison et notre enquête se poursuit jusqu'à demain" a indiqué le porte-parole du gouverneur provincial Abdul Hai Khatibi.
Cette nouvelle affaire de mariage précoce intervient deux semaines après la mort douloureuse d'une adolescente de 14 ans qui avait été mariée à 12 ans également dans la province de Ghor.
Zahra, décédée de brûlures profondes après deux années de tourments et de maltraitance, avait été donnée à sa belle-famille en échange d'une nouvelle épouse pour son père, selon la pratique traditionnelle du "badal" qui évite des noces couteuses.
Le père de Zahra avait ainsi pu épouser la soeur du mari de sa fille.
Farida Naseri, militante des droits des femmes à Ghor, avait alors dénoncé une "violence contre les femmes et les filles (qui) ne cesse d'augmenter dans la province".
La Commission indépendante des Droits humains en Afghanistan (AIHRC) a enregistré l'an passé 235 mariages précoces, concernant pour moitié des filles de 11 à 15 ans, et dans 7% des cas, elles n'avaient que 7 à 10 ans.
Une autre pratique afghane, le "baad", consiste à offrir une fille en règlement d'un différend entre deux familles.
L'âge légal du mariage en Afghanistan est de 16 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons.