L'homme soupçonné d'être le cerveau de l'escroquerie, Sam Ssimbwa, a été interpellé jeudi "en lien avec le faux accord sur une vente d'armes", a déclaré à l'AFP Emillian Kayima, un porte-parole de la police de la capitale ougandaise.
Selon le porte-parole, M. Ssimbwa a approché la société polonaise BMP en affirmant avoir été mandaté par le ministère de la Défense pour trouver des sociétés en mesure de fournir à l'armée ougandaise des chars, des véhicules blindés, des véhicules de transport de troupes, de l'équipement antiémeutes et des pièces d'artillerie.
Le site internet de BMP indique que cette société basée à Varsovie fournit, entre autres, différents types d'armes à feu, des munitions, des pièces de rechange pour véhicules blindés et chars ainsi que des tenues pour policiers antiémeutes.
M. Ssimbwa a présenté à BMP un faux appel d'offres du ministère de la Défense, a expliqué la même source, selon laquelle la société polonaise a ensuite chargé M. Ssimbwa de la représenter en tant qu'avocat en vue de la signature d'un contrat.
Au moment de l'arrestation, M. SSimbwa et ses complices présumés, qui n'ont pas été arrêtés, "avaient reçu 520.000 euros (de la part de BMP, NDLR), des frais de consultance liés à la transaction", a souligné le porte-parole. "Nous invitons les responsables de la société polonaise à fournir à la police des preuves liées à cette fraude".
Contacté par l'AFP à Varsovie, un responsable de BMP indique que la société "a eu des contacts en Ouganda", sans plus de précisions. "On ne peut rien dire à ce sujet tant que l'affaire ne sera pas élucidée".
L'armée ougandaise a quant à elle démenti des articles de presse soutenant que le chef des forces terrestres est lié à cette affaire, et que le sous-directeur du renseignement militaire a été subitement et secrètement transféré en Somalie alors qu'il enquêtait sur cette escroquerie présumée.
Selon le quotidien ougandais The Daily Monitor, des négociations avec BMP ont été menées au quartier général de l'armée de Terre en présence d'hommes en uniforme. L'armée dément l'existence d'une telle réunion.
"Nous pouvons assurer au public que ces informations sont infondées, malveillantes et n'ont pour but que de ternir l'image positive et durement acquise dont bénéficient les forces ougandaises", a indiqué le porte-parole de l'armée ougandaise, Paddy Ankunda, dans un communiqué.
"Le bras puissant de la loi arrêtera toute personne qui tente de briser ce lien", a-t-il mis en garde.
Ave AFP