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Un virus tueur de cellules cancéreuses découvert en Chine


Un virus prélevé sur un moustique semble efficace contre certains cancers, du moins en laboratoire
Un virus prélevé sur un moustique semble efficace contre certains cancers, du moins en laboratoire

Ce virus prélevé sur un moustique entrave la croissance de cellules cancéreuses du foie, de la vessie, du côlon et du rectum chez la souris.

Des chercheurs chinois affirment avoir découvert et testé un virus surnommé M1, qui pourrait tuer les cellules cancéreuses sans nuire aux cellules normales. Selon les médias d'Etat chinois, ce virus a été prélevé sur « un certain type de moustique » trouvé dans la province méridionale de Hainan.

Ce virus entrave la croissance de cellules cancéreuses du foie, de la vessie, du côlon et du rectum. Jusqu'à présent, il n'a été testé que sur des souris. Les scientifiques envisageraient de l'inoculer à des singes à partir de la semaine prochaine.

L'équipe qui a découvert ce virus est dirigée par le professeur Yan Guangmei de l'École de médecine Zhangshan, qui dépend de l'Université Sun Yat-Sen de Guangzhou, chef-lieu de la province du Guangdong.

« Ce type de moustique a été détecté par d'autres scientifiques chinois en 1964. Notre prouesse est d’avoir prouvé que le virus transporté par ces moustiques peut éventuellement être utilisé dans des thérapies contre le cancer », a expliqué M. Yan.

Le professeur a dit à la presse qu’à son avis, l'étude pourrait représenter une percée dans le traitement du cancer. Son équipe espère entamer des essais cliniques d’ici à trois ans.

Michael Woodhead, un chercheur basé à Sydney et spécialiste de la Chine, a estimé dans une interview avec la Voix de l'Amérique (VOA) que l’équipe du professeur Yan « est un groupe qui a une bonne réputation, dans une bonne université ». Néanmoins, il est encore trop tôt pour dire si cette thérapie s’avèrera utile pour traiter les cancers chez les humains.

« C'est une approche très novatrice et très intéressante pour le traitement du cancer, mais on en est encore à la première étape, un stade très exploratoire. Très peu de travaux ont été publiés sur ce virus ... environ six ou sept articles au total, ce qui, en termes scientifiques, est très peu, en fait », a estimé M. Woodhead.

Il faudra peut-être des années, voire des décennies, avant qu’on en arrive à des essais cliniques - si même on en arrive là, a-t-il poursuivi. Entre-temps, M. Woodhead suggère que la Chine adopte des méthodes de prévention et de traitement du cancer qui ont déjà fait leurs preuves, notamment une règlementation accrue du tabac et du tabagisme. Près de 2,5 millions de personnes meurent du cancer chaque année en Chine, pays où le taux de tabagisme reste parmi les plus élevés au monde.

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