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Une centaine d'arrestations après le lynchage de deux "vampires" au Malawi


L’ancien ministre de la Justice malawite Ralph Kasambara dans un véhicule de la police à Lilongwe, Malawi, 11 novembre 2013.
L’ancien ministre de la Justice malawite Ralph Kasambara dans un véhicule de la police à Lilongwe, Malawi, 11 novembre 2013.

La police du Malawi a annoncé vendredi avoir arrêté plus d'une centaine de personnes après le lynchage à mort, la veille à Blantyre, de deux personnes accusées par la population d'avoir bu du sang lors de cérémonies de magie noire.

Ces deux décès portent à neuf, selon les autorités, le nombre de "vampires" battus à mort par la foule depuis un mois dans ce pays d'Afrique australe.

"Une personne a été tuée et une autre lapidée à mort par des foules en colère qui les accusaient d'être des buveurs de sang", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Ramsy Mushani.

Ces incidents se sont produits dans deux quartiers de la capitale économique du pays Blantyre, Chileka et Kachere.

Les médias locaux ont diffusé via Twitter une vidéo montrant plusieurs personnes bombardant de pierres un homme ensanglanté et inanimé à terre.

La police a procédé dans la foulée à un total de 124 arrestations, a indiqué le chef de la police malawite, Lexon Kachama, dans un communiqué.

L'intervention des forces de l'ordre a provoqué de brefs heurts avec les habitants. "La situation est revenue à la normale à Blantyre", a toutefois assuré vendredi M. Mushani.

Selon des témoins contactés par l'AFP, la situation restait tendue vendredi dans ces deux townships, où des groupes de miliciens armés patrouillaient dans les rues en fouillant les véhicules.

L'existence de vampires fait l'objet de rumeurs et d'incidents récurrents au Malawi, petit pays d'Afrique australe où les croyances traditionnelles restent très ancrées dans la population.

Depuis le début de la présente vague d'incidents, les autorités locales ont imposé un couvre-feu dans quatre districts du sud du pays pour ramener le calme.

Il y a dix jours, le président Peter Mutharika lui-même a dénoncé des "exemples très perturbants de justice populaire" et promis de mettre un terme à cette agitation.

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