L’ancien président Yaya Jammeh a négocié sa sortie en janvier, grâce aux chefs d’Etat guinéens et mauritaniens qui l’ont aidé à partir en exil en Guinée Equatoriale avec presque tous ses biens le 21 janvier 2017. Mais l’ancien dirigeant gambien qui a dirigé le pays pendant 22 ans n’est pas sorti de l’auberge.
Le ministre de la justice Abubacar Tambadou a promis que les premières audiences publiques auront lieu avant la fin de l’année. L’ancien chef des services de renseignement Yankuba Badjie et l’ex-ministre de l’intérieur, Ousman Sonko ont déjà été arrêtés.
En plus des crimes de sang présumés, le ministre gambien de la justice a indiqué que la gestion financière de l’ancien régime sera aussi examinée. Yaya Jammeh est accusé d’avoir pillé les caisses de l’état avant de s’exiler. La Gambie vient de bénéficier d’une assistance financière de 255 millions d’euros pour lui permettre de faire face aux difficultés financières.
L’annonce de la création de cette commission intervient alors que l’actuel président Adama Barrow avait promis que son gouvernement ne se livrerait pas à une chasse aux sorcières, malgré les menaces de certains de ses proches après que M. Jammeh a reconnu sa défaite a l’élection présidentielle du 1er décembre 2016. D’ailleurs certains observateurs justifient son revirement à ne plus reconnaitre la victoire de M. Barrow par les menaces de poursuites judiciaires brandies par l’ancienne opposition.
Sa décision de s’accrocher au pouvoir avait forcé la Cédéao à déployer une force militaire pour le déloger et installer M. Barrow. Finalement, M. Jammeh acceptera de partir en Guinée Equatoriale où il compte s’investir dans l’agriculture.