Yankuba Badjie, ex-directeur général de la NIA et ses huit co-accusés ont été mis en examen pour "meurtre et complot en vue de commettre un meurtre", puis ont comparu devant un tribunal devant lequel ils ont plaidé non coupable, a constaté un journaliste de l'AFP.
La NIA - rebaptisée depuis "Service de renseignements d'Etat" par le nouveau président Adama Barrow - était considérée comme l'instrument de répression du régime de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d'une main de fer durant plus de 22 ans.
M. Badji a été arrêté lundi par la police en même temps que l'un de ses co-accusés, Saikou Omar Jeng dit "Sir Jeng", ancien directeur des opérations de la NIA.
Les sept autres accusés, interpellés mercredi sont l'ex-directeur adjoint de la NIA Louis Gomez et six anciens agents: Haruna Suso, Yusupha Jammeh, Lamin Lang Sanyang, Tamba Masireh, Lamin Darboe et Babucarr Sallah
Le tribunal leur a formellement notifié qu'ils étaient poursuivis en lien avec le décès, peu après son arrestation par la NIA, de Solo Sandeng, un responsable du Parti démocratique unifié (UDP, alors principale formation de l'opposition à Yahya Jammeh).
M. Sandeng avait été arrêté le 14 avril 2016 avec plusieurs autres personnes lors d'un rassemblement pour réclamer des réformes politiques au régime Jammeh. L'annonce de son décès en détention avait été suivie par une autre manifestation le 16 avril, marquée par de nouvelles arrestations.
En attendant leur procès, les neuf accusés ont été incarcérés la sinistre prison de Mile Two, principal lieu de détention de la capitale, où croupirent de nombreux opposants, voix discordantes ou cadres du régime tombés en disgrâce.
Le nouveau président gambien Adama Barrow, dont l'élection le 1er décembre a mis un terme aux 22 ans de régime Jammeh quand celui-ci a finalement consenti à quitter le pouvoir à la mi-janvier, a promis de libérer tous les prisonniers détenus sans jugement".
Il s'est engagé également à mettre sur pied une "commission d'enquête sur la disparition de tous ceux qui ont été arrêtés sans laisser de traces".
Avec AFP