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Une demande d'asile largement originaire de l'Afrique des Grands Lacs à Mayotte


Des familles de migrants et de réfugiés occupent dans le camp de fortune de la Place de la République à Mamoudzou, capitale de Mayotte, le 16 juin 2016
Des familles de migrants et de réfugiés occupent dans le camp de fortune de la Place de la République à Mamoudzou, capitale de Mayotte, le 16 juin 2016

La demande d'asile reste faible à Mayotte, département d'Outre-mer où l'immigration crée des tensions récurrentes, et en grande partie générée par des ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs, a indiqué vendredi Pascal Brice, le directeur général de l'Ofpra.

"La demande était de l'ordre de 600 l'an dernier", soit une fraction des 100.000 dossiers déposés en 2017 sur tout le territoire, a affirmé à l'AFP M. Brice, alors qu'une mission de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) vient de rentrer de trois semaines à Mayotte où "430 dossiers ont été instruits".

Depuis une dizaine d'années, "la demande d'asile provient pour moitié de ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs" - Rwanda, Burundi et République démocratique du Congo - pour lesquels les chances d'obtenir une protection de la France sont élevées, souligne M. Brice.

Mais si le trajet est pour eux plus court que vers la métropole, ces Africains se retrouvent à Mayotte à vivre dans des bidonvilles, "dans des conditions de précarité absolue", ajoute M. Brice. Il appelle les ressortissants des pays des Grands Lacs à ne pas se lancer sur la route vers Mayotte.

L'autre moitié de la demande est constituée par des Comoriens très peu susceptibles d'obtenir l'asile (un taux d'acceptation par l'Ofpra de 17% seulement l'an dernier).

Mayotte est un département tiraillé par des problématiques d'immigration liées aux arrivées des Comores voisines, qui provoquent des violences récurrentes, avec une reprise en début d'année des opérations d'expulsions plus ou moins violentes ("décasages") menées par certains Mahorais.

Plus d'un adulte sur deux vivant à Mayotte n'y est pas né, et selon l'Insee, un nouveau record de naissances a été enregistré l'an dernier avec 9.760 bébés, dont trois quarts de mères de nationalité étrangère.

Face à ce phénomène, la récente loi-asile immigration a introduit une limitation au droit du sol pour les enfants nés à Mayotte, en imposant une durée minimale de présence sur le territoire pour au moins un des parents.

Une disposition contestée par les associations d'aide aux étrangers, notamment la Cimade. "Avec cette exigence de présence sur le territoire, on rajoute quelque chose de symbolique" a affirmé à l'AFP Christophe Deltombe, le président de l'association.

"Mayotte semble être le lieu de l'expérimentation politique de ce qu'on va généraliser au reste de la France", a-t-il déploré.

Avec AFP

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