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Une femme retrouvée morte en France serait bien une migrante nigériane


Une vue de Montvernier en France
Une vue de Montvernier en France

Le corps d'une femme noire retrouvée le 9 mai dans une rivière du sud-est de la France est vraisemblablement celui d'une migrante originaire du Nigeria, a annoncé vendredi le parquet de la ville de Gap.

Une association accuse les forces de l'ordre de l'avoir pourchassée avant sa mort.

Manquant d'éléments formels pour identifier le corps, la justice française a procédé à une comparaison génétique avec une personne de nationalité nigériane, vivant en Italie et qui affirme être sa soeur.

"Cette expertise a conclu à une très forte probabilité qu'il s'agissait effectivement de sa soeur", indique le procureur de Gap, Raphaël Balland, dans un communiqué.

Cela conforte des témoignages et la découverte par les gendarmes français d'un sac contenant un certificat médical au nom de Blessing Matthew, ajoute-t-il.

Il ajoute que l'enquête se poursuit pour connaître les circonstances exactes du décès.

L'association française "Tous Migrants", qui vient en aide aux réfugiés dans la région, révélait dès lundi qu'il s'agissait de Mme Matthew. Et accusait les forces de l'ordre d'avoir tendu un "guet-apens" à la jeune femme qui marchait avec deux hommes sur une route nationale en direction de la ville de Briançon, où se trouve un lieu d'accueil associatif pour ces migrants, le "Refuge solidaire", géré par des bénévoles.

"Dissimulées dans les fourrés", les forces de l'ordre auraient alors fait irruption, provoquant la dispersion du groupe et une course-poursuite dans un village traversé par une rivière, la Durance. Un des hommes y a été interpellé mais la jeune femme n'avait plus donné signe de vie depuis.

En octobre, le procureur avait classé sans suite une enquête ouverte après la chute de plusieurs dizaines de mètres de deux migrants ouest-africains dans un ravin, survenue en août au col de l'Echelle au-dessus de Briançon. Ces derniers avaient pris la fuite en apercevant une patrouille de gendarmerie "stationnée dans le cadre de sa mission de surveillance de la frontière", selon les conclusions indiquées alors par le parquet.

Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, originaires essentiellement d'Afrique de l'Ouest, arrivant d'Italie par les cols frontaliers. En 2017, 1.900 personnes en situation irrégulière ont été refoulées, contre 315 en 2016. Ce chiffre se situerait autour de 500 depuis le début de l'année, selon les autorités locales.


Avec AFP

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