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Une frappe américaine fait 17 morts en Syrie


Un combattant kurde tient son arme près d'un char dans le quartier de Ghwairan à Hasaka, en Syrie, le 22 août 2016.
Un combattant kurde tient son arme près d'un char dans le quartier de Ghwairan à Hasaka, en Syrie, le 22 août 2016.

Les Etats-Unis ont frappé jeudi des infrastructures utilisées par des milices pro-iraniennes dans le nord-est syrien, faisant 17 morts au cours de la première opération militaire de l'administration de Joe Biden décidée en réponse aux récentes attaques contre des intérêts occidentaux en Irak.

Qualifiant dans un communiqué cette opération militaire de "défensive", le porte-parole du ministère de la Défense américain John Kirby, a précisé que des frappes avaient détruit "de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, notamment le Kataeb Hezbollah".

"Les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la Coalition en Irak, et à des menaces toujours en cours contre ce personnel", a-t-il précisé.

Selon les informations préliminaires de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes ont détruit trois camions de munitions qui arrivaient de l'Irak au niveau d'un poste-frontière illégal au sud de la ville syrienne de Boukamal.

"Il y a beaucoup de morts. Au moins 17 combattants ont péri selon un bilan préliminaire, tous membres du Hachd al-Chaabi", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en référence à la puissante coalition de paramilitaires irakiens pro-Iran.

Au moment où le président Joe Biden attend un geste de Téhéran avant de réintégrer l'accord dont Washington s'est retiré en 2018 sous l'administration de Donald Trump, trois attaques ont été imputées à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours.

Lundi, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad. Samedi, des tirs ont visé la base aérienne irakienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.

Représailles "calculées"

Le 15 février, des roquettes ont touché une base militaire accueillant des troupes étrangères de la coalition à l'aéroport d'Erbil (nord). Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.

Bien que le Kataeb Hezbollah n'ait pas revendiqué ces attaques, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin a assuré que la puissante organisation pro-iranienne en était bien responsable.

"Nous sommes certains de la cible que nous avons choisie", a-t-il déclaré à la presse dans l'avion l'acheminant vers Washington après une visite éclair du porte-avion USS Nimitz au large de la Californie. "Nous savons qui nous avons frappé".

"Nous sommes certains que notre cible était utilisée par la milice qui a mené les attaques" récentes contre des intérêts occidentaux en Irak, a-t-il précisé à la presse.

Les récentes attaques sont survenues après plusieurs mois d'un calme relatif à la faveur d'une trêve acceptée par les factions pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de fermer leur mission diplomatique.

Le porte-parole du Pentagone a souligné que "cette réponse militaire proportionnée a été menée en parallèle avec des mesures diplomatiques, notamment des consultations avec les partenaires de la coalition" antijihadiste en Irak et Syrie.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

"L'opération envoie un message sans ambiguïté: le président Biden protégera les forces américaines et celles de la coalition", a conclu M. Kirby. "En même temps, nous avons agi de façon calculée, afin de calmer la situation dans l'est de la Syrie et en Irak".

Après les derniers tirs lundi, Washington avait fait savoir que l'Iran serait tenu "responsable des actions de ses affidés qui attaquent des Américains", mais souligné que ses forces éviteraient d'alimenter une "escalade".

La frappe de jeudi apparaît comme un avertissement à Téhéran, qui pourrait être tenté d'augmenter sa marge de manoeuvre en cas de négociations avec les Etats-Unis.

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