La tension est retombée dans le secteur des transports au Burkina Faso. Dix-neuf organisations se réclamant des transporteurs et routiers menaçaient d’amorcer une grève illimitée si rien n’était fait pour accélérer la création d’une faîtière.
Cette structure unique des transporteurs routiers du Burkina n’arrive pas à être mise en place à cause de désaccords entre les différentes formations syndicales de ce secteur. Pourtant sa création est une exigence de la Banque mondiale et du gouvernement burkinabè afin d’avoir un seul interlocuteur.
Finalement c’est devant le Premier ministre que la crise a trouvé un dénouement et la grève, évitée de justesse.
"Je puis vous affirmer que nous nous sommes très bien compris et que l’engagement du gouvernement va en étroite vision avec l’ensemble des transporteurs", explique Issoufou Maiga, président de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso.
"Nous allons travailler main dans la main pour résoudre cette crise à répétition. Nous avons reçu des conseils de la part du Premier ministre et nous allons assumer en toute responsabilité pour que plus jamais, la population burkinabè ne sente une frustration dans le secteur des transports. Nous avons pu obtenir d’une part la continuité du processus de mise en place de la Faîtière et d’autre part, un délai de 30 jours pour installer cette structure qui sera inclusive et représentative pour l’ensemble des transporteurs routiers du Burkina Faso".
C’est le même motif de satisfaction au sein des chauffeurs routiers. En plus de la mise en place diligente de la Faîtière unique, ils avaient d’autres points de revendication.
Pour Boureima Rabo, président de l’union des conducteurs et routiers du Burkina,"nous avons été conviés pour revenir sur les points revendicatifs de notre arrêt de travail des 8, 9 et 10 janvier 2020. Pour nous, il fallait nous rassurer que des démarches ont été entreprises pour régler nos revendications. Pour nous en tant que chauffeurs routiers du Burkina, nous n’avons plus de hache de guerre avec le gouvernement. Tout est enterré".
Ce dossier du secteur des transports était devenu très délicat à gérer au sein du ministère de tutelle. Il fallait résoudre le problème à un niveau supérieur.
Vincent Dabilgou, ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, explique que "j’ai demandé à ce que le Premier ministre nous accompagne. Nous nous sommes entendus que le gouvernement va continuer la reforme pour faire en sorte que nous puissions avoir un texte consensuel sur la gestion du transport dans notre pays, mais en particulier sur la gestion du fret, car voyez-vous, le nombre de camions dépasse la quantité de fret que nous avons".
Cette grève illimitée était beaucoup crainte par la population, car ses conséquences seraient incalculables. Elle n’aura donc pas lieu, au grand bonheur de tous.