"C'est une honte! C'est une véritable honte! C'est une attaque contre notre pays", a tempêté le président américain en présence des principaux dirigeants militaires des Etats-Unis réunis à la Maison Blanche pour évoquer le dossier syrien.
Cette spectaculaire perquisition a été lancée "en partie à la demande" du procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine, selon l'avocat de M. Cohen, Stephen Ryan.
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"Nous parlons de Syrie, nous parlons de choses sérieuses, et j'ai cette chasse aux sorcières (...) qui dure plus de 12 mois, vous pouvez même dire qu'elle a commencé le jour ou j'ai gagné la nomination", a poursuivi le président septuagénaire dans un flot ininterrompu de paroles.
"Beaucoup de gens sont en colère, je peux vous le dire", a-t-il ajouté.
De son côté, l'avocat de Michael Cohen a dénoncé une perquisition "complètement inappropriée et inutile" qui a eu pour conséquence "la saisie inutile de communications confidentielles avocat-client" par la police fédérale.
Fidèle défenseur de Donald Trump, Michael Cohen est parfois qualifié de "pitbull". Il a passé plusieurs années en tant qu'avocat principal de la Trump Organization, le groupe new-yorkais du milliardaire désormais géré par ses proches, et a été l'un de ses porte-parole lors de la campagne présidentielle.
Selon les médias américains, les documents saisis ont également trait au dossier Stormy Daniels, l'actrice de films pornographiques.
De son vrai nom Stephanie Clifford, elle affirme avoir eu une liaison avec le magnat de l'immobilier en 2006. A l'époque M. Trump était déjà marié avec son épouse actuelle, Melania.
Michael Cohen a admis en janvier avoir versé 130.000 dollars à l'actrice dans le cadre d'un accord de confidentialité, quelques jours avant le scrutin présidentiel. Il a assuré que cette somme venait de ses fonds propres et non de l'argent de la campagne.
M. Trump a assuré la semaine dernière ne pas être au courant de ce versement d'argent. L'actrice a récemment porté plainte pour faire invalider cet accord de confidentialité, estimant qu'il était nul puisque M. Trump ne l'avait pas signé.
Le Washington Post, citant une source proche de l'affaire, affirme que M. Cohen est soupçonné de fraude bancaire et de violations des règles sur le financement électoral.
Au-delà de cette perquisition, M. Trump a laissé éclater son exaspération face à l'enquête de Robert Mueller dans laquelle plusieurs membres de son équipe de campagne ont été inculpés.
L'enquête du procureur spécial, ouverte en mai 2017, tente d'établir l'existence d'une éventuelle collusion entre l'équipe de campagne de M. Trump et Moscou. Elle vise aussi à déterminer si le 45e président des Etast-Unis s'est rendu coupable d'obstruction à la justice.
"Ce sont les gens les plus biaisés qui soit", a lancé M. Trump, reprenant des accusations déjà portées par le passé par la Maison Blanche et certains élus républicains contre l'équipe de M. Mueller.
"Ils ne cherchent pas enquêter sur Hillary Clinton, les choses horribles qu'elle a faites et tous les crimes qui ont été commis", a-t-il poursuivi, sans préciser à quoi il faisait référence.
"Le ministre de la Justice (Jeff Sessions) a fait une erreur terrible lorsqu'il s'est récusé", a-t-il lancé, évoquant la décision de celui qui fut l'un de ses fidèles de la première heure dans la course à la Maison Blanche et à qui il reproche de ne pas avoir gardé la main sur l'enquête russe.
Le locataire de la Maison Blanche envisage-t-il de limoger Robert Mueller ?
"Je pense que ce qui se passe est une honte. Nous verrons ce qui va se passer (...) Beaucoup de gens ont dit: +Vous devriez le limoger+".
Avec AFP