Bahoumou Totopa, 33 ans, avait atteint clandestinement l'Andalousie en avril, en canot pneumatique, tandis que son fils, Abdurrahmane, avait gagné un mois plus tôt avec une tante la ville espagnole de Melilla, sur l'autre rive de la Méditerranée.
Hébergée dans un centre d'accueil de migrants à Jérez de la Frontera, dans le sud-ouest de l'Espagne, cette mère n'avait pas été autorisée pendant six mois à communiquer avec son fils pris en charge par les services locaux de protection de l'enfance, les autorités espagnoles lui réclamant d'abord des documents et un test ADN prouvant qu'elle était bien sa mère, selon l'ONG de soutien aux femmes migrantes Women's Link.
Les tests ont été positifs et Bahoumou Totopa "a pu récupérer son fils à Melilla et rentrera avec lui à Jérez", affirme l'ONG lundi.
Après de multiples démarches auprès des autorités locales, Women's Link avait fini par saisir la Cour européenne des droits de l'Homme pour que les autorités espagnoles, régulièrement épinglées pour leur traitement des migrants notamment dans les enclaves en Afrique du nord de Ceuta et Melilla, lui permettent d'entrer en contact avec son fils.
La Cour avait répondu le 19 octobre en demandant à l'Espagne s'il était possible "de prendre des mesures provisoires (par exemple des visites, des contacts par téléphone, etc) en attendant les résultats du test ADN".
"J'ai besoin de mon enfant, c'est pas du tout facile qu'on arrache comme ça un enfant à sa mère", déclarait l'Ivoirienne en octobre dans une vidéo diffusée par l'ONG.
Selon les Nations unies, plus de 1.600 enfants, notamment syriens, sont arrivés clandestinement en Espagne en 2016, soit 12% de l'immigration irrégulière vers ce pays.
Avec AFP