Lors d'une émission de télévision dimanche, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, M. Rajoelina avait annoncé "des mesures pour la libération des journalistes qui sont en prison en ce moment".
Directrice de la publication du journal "Valisoa", proche du chef de l'opposition Marc Ravalomanana, Arphine Rahelisoa était la seule journaliste détenue sur la Grande Ile.
Elle a été inculpée d'"incitation à la haine" envers le président et placée en détention le 4 avril.
La justice lui reproche la publication sur la version en ligne de son journal d'accusations telles que "Covid-19, confinement, Andry Rajoelina, assassin".
"Je remercie tout le monde pour avoir pensé à moi", a déclaré Mme Rahelisoa à sa sortie de la maison d'arrêt d'Antananarivo lundi. "J'ai été bien traitée en prison parce que j'étais journaliste", a-t-elle ajouté.
Les charges qui pèsent sur elle n'ont pas été annulées. La journaliste risque une peine d'un à cinq ans de prison.
Amnesty International avait sollicité sa libération immédiate et exhorté les autorités malgaches à "veiller à ce que le droit à la liberté d'expression, tant pour les journalistes que pour le grand public, soit garanti".
Dimanche, le ministère de la Communication malgache a rappelé que "l'exercice abusif de cette liberté, c'est-à-dire en ne tenant compte ni des impératifs de la situation d'exception, ni des règlementations en vigueur ne saurait aucunement être érigé en liberté de la presse".
La dernier mise en détention d'un journaliste à Madagascar remonte à 2015.
Pour enrayer la propagation du Covid-19, le chef de l'Etat a placé sous confinement pendant plusieurs semaines la population des trois plus grandes villes du pays, dont la capitale Antananarivo. Ces mesures ont été depuis levées.
Considéré comme l'un des pays les plus pauvres de la planète, Madagascar a officiellement recensé sur son territoire 151 cas de contamination par le coronavirus, mais aucun décès, selon le dernier bilan des autorités.
