Des jeunes militants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ont défilé dans le centre-ville d'Harare, une manifestation de plus dans la vague de contestation générale qui grandit depuis plusieurs mois au Zimbabwe contre le régime du président Robert Mugabe.
Des affrontements ont éclaté entre les policiers et de manifestants, ces derniers répondant aux gaz lacrymogènes par des jets de pierres.
"J'ai vu la police frapper les manifestants, jeter des grenades lacrymogènes et déclencher des canons à eau. Plusieurs magasins ont aussi été saccagés", a indiqué un commerçant du centre-ville qui désire garder l'anonymat.
"Une voiture de la ZBC - la télévision nationale - a été brûlée", poursuit ce témoin.
Selon le photographe de l'AFP, présent sur place, deux voitures de police ont également été incendiées dans le chaos et un journaliste indépendant qui couvrait la manifestation a été frappé par la police.
Les jeunes militants du MDC ont lancé une campagne intitulée #MyZimbabwe, qu'ils assurent être une "plateforme pacifique et légale" pour "protéger (leur) dignité, (leur) fierté nationale et (leur) identité nationale".
Depuis le mois de juin, le Zimbabwe connaît une série de manifestations contre le président Mugabe, 92 ans, au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1980 et notamment contre sa politique économique.
Ces manifestations sont régulièrement dispersées par la police, à coups de matraques ou de grenades lacrymogènes.
Le mouvement de contestation a débuté sur les réseaux sociaux avec le mouvement non-partisan #ThisFlag ("Ce drapeau"), l'étendard zimbabwéen étant devenu un symbole de la grogne.
Mercredi, selon des médias d'Etat, le gouvernement zimbabwéen a annoncé qu'il comptait supprimer 8.000 emplois au ministère de l'Agriculture et geler le recrutement de nouveaux fonctionnaires.
Le gouvernement, à court de devises, a également de plus en plus de mal à payer les fonctionnaires en temps et en heure.
Avec AFP