"Dans la nuit de dimanche à lundi, treize jeunes garçons ont trouvé la mort dans un commissariat de police où ils étaient détenus. C'est une exaction de la police", a déclaré à l’AFP Trésor Nzila, directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).
"De façon anonyme même des policiers nous ont témoignés que certains corps baignaient dans le sang", a-t-il indiqué.
Le porte-parole du gouvernement Thierry Moungalla n'a pas répondu aux appels de l'AFP.
"Il ne s’est rien passé au commissariat", avait-il déclaré à RFI. "Deux bandes se sont affrontées de manière très violente sur la voie publique avec toutes sortes d’armes, blanches, comme au moins une arme à feu qui a été retrouvée. Et cet affrontement a entrainé la mort de plusieurs hommes, hélas".
La police a ensuite transféré des individus "vers le commissariat de Chacona", selon lui. "Les services de police ont constaté qu’un certain nombre d’individus étaient très, très mal en point et ils les ont dirigés ensuite vers les services d’urgence qui sont compétents".
Une source policière contactée par l’AFP a confirmé que des "jeunes garçons ont été arrêtés à la suite d’une rixe".
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Le procureur de la République, André Ngakala Oko, a affirmé dans un communiqué que deux groupes de jeunes bandits appelés "Bébés noirs" s’étaient affrontés avec toutes sortes d’armes dans la nuit de dimanche à lundi.
"Cet affrontement a entraîné mort d’hommes", a-t-il dit, sans indiquer le nombre de décédés et l’endroit où se trouvaient les corps.
Le procureur Ngakala Oko a par ailleurs ordonné l'ouverture d’une enquête "aux fins d'élucider les causes et les circonstances de ce drame".
"Nos enfants tués n’ont jamais été des bandits. Le mien par exemple (âgé de 19 ans) attendait les résultats du baccalauréat", a affirmé le père d'une victime sous couvert d’anonymat.
"L’OCDH demande une enquête administrative et judiciaire. Nous allons envoyer aux Nations unies un courrier pour demander une expertise médicale, c’est-à-dire une autopsie sur les corps", a indiqué M. Nzila de l'ONG.
Les corps des défunts sont gardés dans trois morgues de Brazzaville, selon les témoignages des proches, recueillis par l'AFP.
Avec AFP