Aristide Rwigara, qui vit aux États-Unis, a expliqué à l'AFP que sa soeur et quatre autres membres de la famille avaient été emmenés mardi vers une destination inconnue par des policiers qui venaient de mener une perquisition dans sa maison de Kigali.
"Je sais pour sûr qu'ils ont été emmenés vers un endroit inconnu. Je ne sais pas comment ils vont. On a fouillé la maison, ainsi que leurs téléphones et ordinateurs portables, pendant qu'ils étaient menottés", a-t-il déclaré au téléphone.
Selon lui, les deux autres frères de Diane, Arioste et Aristote, leur mère Adeline et leur soeur Anne, ont aussi disparu.
"Il s'agit de réduire ma soeur au silence, parce qu'elle a dévoilé des choses et qu'elle n'a pas peur de dire ce qu'elle pense de tout le mal que le gouvernement rwandais fait", a ajouté Aristide Rwigara.
La police a nié avoir arrêté Mme Rwigara, dont la candidature à la présidentielle n'avait pas été retenue par la Commission électorale pour une question de procédure. Cette décision avait été critiquée par des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l'Homme.
"La rumeur qui circule actuellement selon laquelle Diane Rwigara a été arrêtée est fausse", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la police, Theos Badege.
"Ce qui est vrai, c'est que la police a mené une fouille à la résidence de sa famille dans le cadre d'une enquête préliminaire sur une affaire d'évasion fiscale et de contrefaçon", a-t-il ajouté.
Homme fort du pays depuis le génocide de 1994, M. Kagame a été réélu en août pour un troisième mandat de sept ans, avec plus de 99% des voix.
Il est crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d'un pays exsangue au sortir du génocide. Mais il est aussi accusé de bafouer la liberté d'expression et de réprimer toute opposition.
Diane Rwigara est la fille d'Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l'industrie et l'immobilier.
Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de M. Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant ainsi fin au génocide qui a fait environ 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Diane Rwigara avait pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015, dans un accident de la route selon la police. Elle avait contesté cette version et dénoncé un "assassinat".
Avec AFP