Une policière congolaise a été tuée et quatre grièvement blessées dans la nuit de vendredi à samedi dans l'attaque d'un parquet de Kinshasa, a-t-on appris de source judiciaire.
"Sur les 11 détenus, majoritairement de droit commun, trois manquent à l'appel", a-t-il ajouté, indiquant qu'une autre attaque a simultanément visé un commissariat de police situé non loin du parquet.
"Il y a eu effectivement une attaque armée cette nuit" au parquet de Matete, a ensuite confirmé à l'AFP le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police congolaise.
Dans un communiqué publié samedi après-midi, la police congolaise a indiqué que "l'État major du commissariat urbain de Mont Amba a fait l'objet d'une attaque par un groupe".
"Repoussés, ces criminels armés se sont ensuite attaqués aux installations du Parquet de Grande Instance de Matete où il est signalé l'évasion de 3 détenus sur un effectif de 33", ajoute le texte.
Le document confirme la mort d'une policière "lors des échanges des tirs", indiquant par ailleurs que quatre autres policiers "sont grièvement blessés".
"Du côté des inciviques, l'on signale que nos forces de police ont réussi à maîtriser l'un d'entre eux, qui malheureusement a succombé de suite à ses blessures", ajoute cette source.
Selon la police, 11 véhicules et 3 motos ont été incendiés et 4 motos ont été emportées par les assaillants.
Cette attaque intervient trois semaines après celle contre la prison de Makala, la grande prison de Kinshasa, qui avait entrainé une évasion massive de détenus le 17 mai et d'"importants dégâts matériels", selon les autorités.
Le 19 mai, plusieurs dizaines de détenus s'étaient également échappés d'une prison située à 40 km au sud-ouest de Kinshasa.
Ces différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a échu le 20 décembre dernier.
Âgé de 46 ans, M. Kabila a succédé à son père en janvier 2001. Élu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d'un scrutin entaché de fraudes massives.
Son mandat s'est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il se maintient à la tête du pays en vertu d'un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l'opposition.
Avec AFP