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Une responsable d'Amnesty jugée pour son assistance à deux mineurs émigrés de Guinée en France


Martine Landry, une responsable d'Amnesty International de 73 ans et membre de l'Association nationale d'aide à la frontière pour les étrangers (Anafé), le 30 mai 2018. (Twitter/Amnesty)
Martine Landry, une responsable d'Amnesty International de 73 ans et membre de l'Association nationale d'aide à la frontière pour les étrangers (Anafé), le 30 mai 2018. (Twitter/Amnesty)

Le procès d'une responsable d'Amnesty International de 73 ans, à laquelle les autorités reprochent d'avoir aidé l'été dernier deux jeunes émigrés de Guinée refoulés de France en Italie malgré leur statut de mineurs isolés, s'est ouvert à Nice (sud-est) mercredi en fin d'après-midi.

Reporté à trois reprises, notamment à la demande du parquet pour vérifier les pièces administratives concernant les deux jeunes hommes, le procès est une première en France contre un membre de cette ONG, également membre de l'Association nationale d'aide à la frontière pour les étrangers (Anafé).

Martine Landry, jugée à la veille du procès de deux Suisses et d'une Italienne également poursuivis pour leur aide à des migrants, risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

En attente d'une place en foyer, les deux Guinéens aidés par la retraitée avaient été interpellés avec des adultes chez Cédric Herrou au cours d'une perquisition au domicile de ce militant de l'association Roya Citoyenne, fondateur de l'association Défends ta citoyenneté.

Ils avaient été renvoyés en Italie malgré leur âge et malgré les tentatives réitérées des carabiniers italiens de les raccompagner en France, selon Mme Landry, qui était allée les assister.

>> Lire aussi : Une responsable d'Amnesty jugée pour aide à des migrants

Détendue à son arrivée au tribunal sous les encouragements et les applaudissements de plusieurs dizaines de personnes venues avec des pancartes proclamant "La solidarité n'est pas un délit", Mme Landry a reçu 22.000 messages de soutien, d'après Amnesty.

Pour l'ONG, il est temps que la France transpose dans ses textes une disposition internationale de 2002 prévoyant qu'on ne peut sanctionner que les personnes retirant un avantage financier ou matériel de leur aide aux migrants.

"On attend une relaxe, les faits ne sont pas constitués. Briançon (Alpes), Amiens (nord), Dieppe (nord), il y a une dizaine d'affaires similaires cette semaine. L'absence de volonté de l'Etat de traiter le problème des migrants se transforme en un acharnement contre les militants qui pallient cette incurie", a déclaré avant l'audience Jean-François Dubost, un responsable d'Amnesty.

Concernant la régularisation d'un jeune Malien, récompensé pour le sauvetage héroïque d'un enfant de quatre ans suspendu dans le vide dans les étages de son immeuble à Paris, "personne n'est dupe", a-t-il dit.

"On est capable d'avoir une attitude positive valorisant une personne (...) et en même temps, pour son semblable de même nationalité, on est très capable d'oublier ses droits. On a un projet de loi immigration qui réduit les droits des personnes", a-t-il insisté.

Avec AFP

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