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Une ville indienne barricadée dans l'attente de la condamnation d'un gourou pour viol


Des policiers indiens dans la ville de Sonipat, Inde, le 26 août 2017.
Des policiers indiens dans la ville de Sonipat, Inde, le 26 août 2017.

Des milliers d'adeptes d'un gourou indien reconnu coupable de viol ont mis fin dimanche à une confrontation avec la police, qui craint que les violences, qui ont déjà fait 36 morts, continuent à l'approche du prononcé de la peine lundi.

Les partisans de Ram Rahim Singh ont commencé à quitter un à un, sous escorte de l'armée, le vaste complexe de leur chef spirituel à Sirsa (Etat de l'Haryana, nord). Ils occupaient ce complexe depuis vendredi, quand leur gourou avait été reconnu coupable par la justice d'avoir violé deux de ses fidèles.

La police a indiqué qu'au moins 36 personnes sont mortes après que des dizaines de milliers d'adeptes eurent semé la terreur dans les rues de plusieurs villes, mettant le feu à des dizaines de véhicules et provoquant des émeutes quelques minutes seulement après la décision du tribunal.

A Sirsa, Trilok Insaan, un adepte, défendait son gourou: "Notre père ne peut jamais commettre de péché", a-t-il déclaré à l'AFP. "C'est une conspiration. Les autorités ont donné l'ordre de 'tirer à vue' sur des adeptes innocents, ce qui est totalement inacceptable".

Le Premier ministre Narendra Modi a déclaré qu'il était "naturel d'être inquiet" face à ce déchaînement de violence. "La violence n'est pas acceptable dans la nation, sous quelque forme que ce soit".

Son parti, au pouvoir dans l'Etat de l'Haryana, a été critiqué pour ne pas avoir empêché les violences et pour avoir sous-estimé le risque posé par les 200.000 fidèles de Singh qui ont envahi les rues en promettant de défendre leur chef spirituel, qu'ils considèrent comme innocent.

La justice annoncera lundi la peine à laquelle elle condamne le gourou, qui risque la prison à perpétuité.

En attendant, la police a fortement renforcé la sécurité autour de l'établissement pénitentiaire de Rohtak, où est emprisonné M. Singh. Des routes ont été bloquées par des barbelés et les habitants doivent rester chez eux.

"Nous avons pris des dispositions à plusieurs niveaux pour que personne ne soit en mesure de rejoindre le lieu (la prison) ou d'entrer dans le district de Rohtak lui-même", a déclaré un responsable de la police, Navdeep Singh Virk, à la chaîne de télévision indienne NDTV.

"Je suis totalement confiant pour que tout se déroule paisiblement, il n'y aura pas d'incident fâcheux demain (lundi)".

Par mesure de précaution, tous les membres importants de la secte Dera Sacha Sauda de M. Singh ont été placés en "détention préventive", a-t-il ajouté.

Connu sous le surnom de "Gourou tape-à-l'oeil", en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, affirme avoir plus de 50 millions d'adeptes à travers le monde.

Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve au coeur d'une polémique. En 2015, il avait été accusé d'avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de Dieu. Il a par ailleurs été poursuivi dans le cadre du meurtre d'un journaliste en 2002.

Avec AFP

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