"L'Europe est prête, ainsi qu'elle l'a déjà démontré, à accorder une aide financière substantielle aux pays voisins des zones de guerre", a déclaré M. Tusk lors d'un point-presse à Vienne. "Mais en même temps, nous attendons de nos partenaires qu'ils s'engagent davantage, une condition indispensable pour éviter un désastre humanitaire. Ce sera le sujet de mes entretiens en Turquie", a-t-il ajouté.
M. Tusk a entamé mardi à Vienne une tournée de quatre jours, qui doit le conduire dans le Balkans et en Turquie. Il doit rencontrer jeudi à Ankara le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le lendemain à Istanbul le président Recep Tayyip Erdogan.
Ces rendez-vous auront lieu à quelques jours d'un sommet européen convoqué le 7 mars à Bruxelles, auquel assistera la Turquie, de plus en plus considérée côté européen comme la clé pour résoudre la crise migratoire qui divise l'UE.
Les dirigeants européens veulent notamment obtenir d'Ankara une mise en oeuvre plus rapide du plan d'action UE-Turquie, dans lequel le pays s'est engagé à endiguer les départs de migrants vers l'Europe, en échange d'une aide financière et de concessions politiques.
"Nous ouvrons un nouveau chapitre dans notre lutte face à la crise des migrants. Il s'appelle Back to Schengen (retour à Schengen)", a assuré mardi à Vienne M. Tusk, qui était reçu par le chancelier Werner Faymann.
Le plan d'action UE-Turquie, scellé fin novembre 2015, n'a pas toutefois encore porté ses fruits, déplorent les Européens qui se déchirent sur la gestion de la crise, alors que l'afflux de migrants depuis les côtes turques ne semble pas diminuer.
Avant de se rendre en Turquie, le président du Conseil européen (instance de l'UE qui réunit les dirigeants des 28 Etats membres) est attendu mardi soir à Ljubljana, mercredi à Zagreb et Skopje et jeudi matin en Grèce.
Cette visite de principaux pays situés sur la route migratoire des Balkans vise à "continuer à bâtir un consensus européen sur la manière de traiter la crise migratoire et préparer le sommet avec la Turquie du 7 mars et le Conseil européen des 17-18 mars", avait-il indiqué vendredi.
Le récent durcissement des conditions d'entrée pour les migrants dans les pays situés sur la route des Balkans aggrave l'engorgement en Grèce et fait craindre une crise humanitaire dans ce pays, dont les autorités fustigent les décisions prises sans concertation par leurs voisins.
Avec AFP