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Les favoris de Trump pour la Cour suprême américaine


Les membres de la Cour Supreme des Etat-Unis, le 15 juin 2017.
Les membres de la Cour Supreme des Etat-Unis, le 15 juin 2017.

Le président américain Donald Trump a consacré une partie de sa semaine à rencontrer des hauts magistrats conservateurs, dans l'objectif de promouvoir l'un d'entre eux lundi à la Cour suprême, qu'il marquera ainsi durablement de son empreinte.

Brett Kavanaugh, un proche de George W. Bush

Juge à la cour d'appel de la capitale fédérale, instance réputée pour l'importance des dossiers qui y passent, il a commencé sa carrière dans la magistrature comme assistant d'Anthony Kennedy, qui vient d'annoncer qu'il se retirait de la Cour suprême.

Près de trois décennies séparent les deux hommes et, s'il est choisi par M. Trump, Brett Kavanaugh deviendrait à 53 ans l'un des plus jeunes sages de la plus haute juridiction du pays.

Diplômé de la prestigieuse université Yale, il a démontré à de multiples reprises un conservatisme rassurant les républicains, notamment quand il s'est déclaré --il est vrai sur un motif technique-- opposé à la loi Obamacare sur la couverture maladie universelle.

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Il s'est fait connaître dans les années 1990 lors de deux scandales de l'ère Bill Clinton.

Il avait mené l'enquête sur le suicide de Vince Foster, ami de Clinton et collaborateur de la Maison Blanche, dans l'affaire Whitewater, concernant des investissements dans l'immobilier du couple présidentiel.

Plus tard, M. Kavanaugh a participé à la rédaction du rapport du procureur Kenneth Starr, portant notamment sur la relation extra-conjugale que Bill Clinton avait eue avec une stagiaire, Monica Lewinsky.

En arrivant en 2001 à la Maison Blanche, George W. Bush l'avait recruté comme conseiller juridique. Plus tard, le président républicain a nommé Brett Kavanaugh à la cour d'appel de Washington.

En 2012, le juge a fait partie d'un panel ayant annulé une mesure de l'EPA, l'agence fédérale de protection de l'environnement, visant à réduire la pollution de l'air entre les Etats.

Récemment, il a exprimé son désaccord avec une décision permettant à une adolescente entrée clandestinement aux Etats-Unis de se faire avorter.

Ce catholique pratiquant, actif dans diverses associations religieuses, est marié et père de deux filles.

Thomas Hardiman, un farouche militant du port d'arme

Juge à la cour d'appel fédérale de Pittsburgh, en Pennsylvanie, il avait été finaliste en 2017 pour être nommé à la Cour suprême, Donald Trump choisissant finalement Neil Gorsuch.

Pour cette deuxième possibilité offerte à M. Trump de nommer un juge à la Cour suprême, et d'ancrer ainsi dans le conservatisme cette institution qui tranche les grands débats de la société américaine, M. Hardiman fait à nouveau partie des favoris.

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Il s'est fait connaître en estimant par exemple que le premier amendement de la Constitution américaine n'autorisait pas les citoyens à filmer les policiers.

Ancien militant républicain, solide conservateur, le juge Hardiman a siégé avec la soeur de Donald Trump, la juge Maryanne Trump Barry, qui en aurait fait l'éloge.

Dans plusieurs dossiers concernant des condamnés à mort, il s'est rangé du côté des procureurs cherchant à appliquer le châtiment suprême.

Il s'est déclaré en faveur d'une fouille poussée des détenus nouvellement arrivés dans les prisons, même s'ils ne sont écroués que brièvement et ne posent aucun risque en terme de sécurité.

S'il est nommé lundi, au lendemain de ses 53 ans, il serait le seul juge non issu de l'"Ivy League", le groupe de huit universités privées du Nord-Est des Etats-Unis parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses du pays.

Fils d'un chauffeur de taxi, il a passé son enfance dans le Massachusetts. Premier de sa famille à aller à l'université, il a financé ses études à l'université de droit de Georgetown en conduisant un taxi.

Amy Coney Barrett, une défenseur de la religion

Si elle est nommée, Mme Barrett deviendrait la seule magistrate conservatrice de la Cour suprême, les trois autres femmes de la haute cour étant progressistes.

La magistrate de 46 ans a grandi à Metairie, une banlieue de La Nouvelle-Orléans. Après avoir été élève d'un lycée catholique pour filles en Louisiane, elle a suivi des études brillantes dans une institution dépendant de l'Eglise presbytérienne dans le Tennessee puis à l'université Notre Dame, dans l'Indiana.

Elle a travaillé comme assistante d'Antonin Scalia, un pilier conservateur de la Cour suprême décédé en février 2016.

Elle est réputée pour ses articles de doctrine juridique, dans lesquels elle professe des opinions largement influencées, selon ses détracteurs, par ses valeurs religieuses traditionalistes.

Raymond Kethledge, un gardien de la Constitution

Cet homme de 51 ans a également officié comme assistant d'Anthony Kennedy à la Cour suprême, une fonction extrêmement prisée qui permet à un jeune magistrat de se familiariser avec les rouages du Temple du droit des Etats-Unis.

Il a grandi dans le Michigan, dans la région des Grands Lacs, Etat où il continue de siéger à la cour d'appel, après y avoir été nommé par George W. Bush en 2006.

Fervent militant de la libre entreprise et des droits individuels, notamment celui de la propriété privée et celui de porter des armes, ce conservateur a produit de nombreux écrits qui ont séduit la Federalist Society, l'organisation conservatrice qui a sélectionné les candidats à considérer par la Maison Blanche.

Le juge Kethledge appartient à l'école de jurisprudence américaine originaliste, qui soutient que la Constitution doit être interprétée conformément à son sens à l'époque de son adoption.

Avec AFP

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