Il doit rencontrer les grands chefs de l'armée américaine dans le "Tank", salle de réunion sécurisée du Pentagone, et participer à la cérémonie de prestation de serment de son secrétaire à la Défense, l'ancien général James Mattis.
M. Trump pourrait aussi, selon la chaîne CNN, en profiter pour signer des décrets destinés à durcir les conditions d'accès des réfugiés aux Etats-Unis. Le Washington Post avait affirmé mercredi qu'il prévoyait de bloquer pendant un mois l'arrivée en Amérique de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
Pendant sa campagne, il ne s'était pas privé de brocarder les généraux américains et la lenteur des progrès obtenus en Irak et en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Il avait assuré qu'une fois élu, il donnerait "30 jours" à ses généraux pour préparer "un plan pour vaincre le groupe Etat islamique".
Ces dernières semaines, les responsables militaires américains se sont mobilisés pour fournir des options au nouveau président, exhumant des propositions refusées par l'administration Obama.
Le président Barack Obama avait choisi une stratégie consistant à ne pas impliquer directement les troupes américaines dans les combats contre les jihadistes, mais à s'appuyer sur des forces locales, formées, conseillées et appuyées par l'appareil militaire américain.
Il s'agit d'une stratégie "de long terme", et le président Trump pourrait choisir d'utiliser "d'autres outils" pour obtenir "des résultats plus rapides", a résumé vendredi l'ancien général David Barno, sur la radio publique NPR.
Il peut "certainement choisir de montrer plus de force, il pourrait choisir de mettre plus de troupes sur le terrain", a indiqué le général devenu universitaire.
Mais cette visibilité accrue des militaires américains sur le terrain "ouvre la perspective d'une implication plus profonde" dans les combats, "avec davantage de pertes" américaines, a-t-il expliqué.
Pour l'instant, les Américains ont déployé un peu plus de 5.000 militaires en Irak au côté des troupes irakiennes, et près de 500 soldats des forces spéciales en Syrie, aux côtés essentiellement des Forces démocratiques syriennes, une coalition arabo-kurde.
Les avions américains bombardent quotidiennement les jihadistes, et les forces américaines ont également utilisé des moyens d'artillerie et des hélicoptères d'attaque Apache pour appuyer les Irakiens.
La perspective d'un renforcement des troupes américaines pourrait particulièrement s'envisager en Syrie.
Les militaires américains pourraient ainsi être déployés en plus grand nombre pour aider les forces qui prendront d'assaut la ville de Raqa, la capitale auto-proclamée de l'EI, selon la presse américaine.
- 'Reconstruire l'armée américaine' -
Donald Trump a également évoqué cette semaine la perspective de "zones de sécurité" en Syrie ayant pour objectif d'éviter que des Syriens ne quittent leurs pays pour aller se réfugier dans les pays voisins ou en Europe.
La mise en place de ces "zones de sécurité" nécessite d'importants moyens militaires, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles l'administration Obama n'a jamais développé cette option, défendue en interne par beaucoup.
L'administration Trump n'écarte pas non plus la possibilité de mener des "opérations conjointes" avec la Russie contre l'EI, a indiqué cette semaine le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer.
Cette perspective sera certainement examinée avec beaucoup de méfiance par le Pentagone, dont les responsables militaires ne cessent de répéter que Moscou n'a jamais réellement cherché à combattre le groupe Etat islamique, s'employant avant tout à renforcer le régime du président Bachar al-Assad.
Quelle que soit l'évolution de la stratégie contre l'EI, le président Trump est en tout cas décidé à augmenter les moyens du Pentagone, après la baisse orchestrée par l'administration précédente.
"Nous allons reconstruire l'armée américaine", a promis Donald Trump, s'engageant à fournir davantage de navires de guerre et d'avions de combat à la Marine et à l'US Air Force, et davantage de troupes à l'armée de Terre.
Avec AFP