Le Front patriotique rwandais (FPR), au pouvoir depuis 24 ans, ses alliés et un parti d'opposition briguent ce lundi 53 des 80 sièges de la chambre basse du Parlement. Les 27 sièges restants sont réservés aux femmes, aux jeunes et à des handicapés physiques élus par des conseils, comités et organisations spécifiques.
Dans le Parlement sortant, ces 53 sièges sont détenus par le FPR et ses alliés ou des partis soutenant la politique du gouvernement.
"Nous avons bon espoir de gagner au moins dix sièges au Parlement", a toutefois assuré Frank Habineza, le président du seul parti d'opposition autorisé à participer, le Parti démocratique vert, au moment de voter dans la capitale Kigali.
"Notre parti est dans une bonne dynamique, malgré de nombreux obstacles", a ajouté celui qui n'avait remporté que 0,48% des suffrages lors de l'élection présidentielle remportée par Paul Kagame en 2017.
De longues files d'électeurs s'étiraient devant les bureaux de vote dès l'ouverture de ceux-ci à 07 heures (05 heures GMT). Ils fermeront à 17H00 (15H00 GMT) et des résultats préliminaires sont attendus tard dans la soirée.
"La participation est conforme à ce que nous attendions et les élections se déroulent de manière pacifique", a assuré à l'AFP Charles Munyaneza, secrétaire exécutif de la Commission électorale. "Au total, nous attendons plus de six millions de votants et de nombreux jeunes qui voteront pour la première fois".
Les électeurs ne votent pas pour des députés individuels, mais pour des partis, qui décident en interne qui les représentera au Parlement. Un parti doit obtenir au moins 5% des voix pour siéger au Parlement.
Le président Kagame a lui voté dimanche à l'ambassade du Rwanda à Pékin, où il participe à un sommet sur la coopération sino-africaine.
Paul Kagame est l'homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché un génocide qui a fait 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
M. Kagame est crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d'un pays exsangue au sortir du génocide. Mais il est aussi accusé de bafouer la liberté d'expression et de réprimer toute opposition.
En 2015, une réforme de la Constitution adoptée par référendum a permis à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat et de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034.
Avec AFP