"Le bilan est malheureusement lourd: nous avons 23 policiers blessés, dont quatre graves. Quatorze véhicules ont été détruits, dont dix de la police", a affirmé dimanche soir le ministre nigérien de l'Intérieur Mohamed Bazoum à la télévision publique.
Le commissariat de police de Habou Béné, le plus important marché du pays, a été incendié et la devanture du bâtiment de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a été vandalisée, d'après des images diffusées par des télévisions privées.
Mohamed Bazoum a accusé le Mouvement démocratique nigérien (Modem), le parti de l'ex-Premier ministre Hama Amadou qui vit en exil depuis plus d'un an, d'être derrière la manifestation et d'être "tenté" par le modèle "insurrectionnel au Burkina Faso" pour "accéder au pouvoir".
"Des militants identifiés" comme ceux du Modem, basés aux Etats-Unis et en Europe, ont "encouragé en direct sur les réseaux sociaux", des manifestants "à résister", à "ne pas battre en retraite et à "entrer dans l'Assemblée nationale pour la brûler", a affirmé M. Bazoum.
"Tous ceux qui ont eu des responsabilités dans les évènements de ce (dimanche) matin répondront de leurs actes", a prévenu le ministre, en annonçant la dissolution de l'Actice, l'Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l'Information, de la communication et de l'énergie, à qui l'autorisation du rassemblement avait été officiellement délivrée.
Un collectif de la société civile avait appelé dimanche à un meeting contre la loi de finances 2018 en dénonçant "de nouvelles taxes et de nouveaux impôts". Le rassemblement a dégénéré lorsqu'un groupe de protestataires s'est dirigé, malgré les interdictions, vers le parlement où les attendaient les forces de l'ordre.
Les mesures "ne touchent pas les pauvres" mais les "plus riches" et la pression fiscale sera comprise "entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015", a assuré la semaine dernière devant les députés le ministre nigérien des Finances Hassoumi Massoudou.
Avec AFP