L'armée sud-africaine va prêter main forte à la police dans la province du Kwazulu-Natal (Est) où des violences ont éclaté depuis vendredi, et à Johannesburg où elles se sont ensuite étendues, a-t-elle annoncé lundi.
Des soldats ont été vus patrouillant les rues de Pietermaritzburg à la mi-journée, mais l'armée assure dans son communiqué que "le déploiement commencera dès que tous les processus" préparatifs seront en place.
La durée du déploiement et le nombre de soldats mobilisés seront déterminés "en fonction de l'évaluation de la situation sur le terrain par les forces de l'ordre", précise le communiqué.
Le rôle des militaires sera "d'assurer la sécurité et un environnement de travail sûr pour que les forces de l'ordre" puissent faire leur travail dans de meilleures conditions, précise l'armée, alors que la police, largement déployée sur la plupart des sites de violences, s'est montrée souvent débordée ces derniers jours.
Le mal est profond
Pillages et incendies se sont étendus lundi dans le pays, au quatrième jour de violences déclenchées initialement par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma. Ces manifestations ont ensuite pris une autre tournure, nourries par le désespoir économique aggravé par les restrictions imposées depuis fin juin face à une troisième vague meurtrière de Covid-19.
Pour l'essayiste Andile Zulu, le mal est profond.
"Les citoyens que l'ANC servait autrefois ont été laissés à se noyer dans la misère et le désespoir", écrit-il dans le quotidien Mail & Guardian. "Vingt-et-un millions de personnes n'ont pas d'eau potable, les structures de santé sont débordées, des centaines de milliers de personnes vivent dans l'obscurité et subissent des coupures d'électricité constantes et notre système éducatif est non seulement dysfonctionnel mais ancré dans des méthodes d'apprentissage et d'acquisition de compétences dépassées", déplore-t-il.