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Dieselgate: Volkswagen admet sa culpabilité et paye


La procureure générale Loretta Lynch (C), l'administratrice de l'Agence de Protection de l'Environnement, Gina McCarthy (D), le directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe (G) et un responsable de la Sécurité intérieure, Russell Deyo, lors d'une conférence de presse à Washington le 11 janvier 2017.
La procureure générale Loretta Lynch (C), l'administratrice de l'Agence de Protection de l'Environnement, Gina McCarthy (D), le directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe (G) et un responsable de la Sécurité intérieure, Russell Deyo, lors d'une conférence de presse à Washington le 11 janvier 2017.

Volkswagen va payer 4,3 milliards de dollars supplémentaires de pénalités pour refermer l'affaire, qui a conduit à de nouvelles inculpations d'employés.

Pour échapper à un procès, le constructeur automobile allemand a accepté mercredi de plaider coupable de "conspiration" visant à tromper ses clients et les autorités américaines, et d'"obstruction à la justice" pour avoir détruit des documents afin de dissimuler ses agissements, a indiqué mercredi le département de la Justice dans un communiqué.

"Les tentatives de Volkswagen pour contourner les règles d'émissions et importer des voitures injustement homologuées constituent une violation flagrante des lois de notre pays sur l'environnement, la protection des consommateurs et les lois financières", a fustigé la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch.

Démasqué par les autorités grâce à une ONG, le géant aux 12 marques (Audi, VW, Porsche...) avait dû, fin 2015, reconnaître avoir équipé 11 millions de ses voitures dans le monde, dont 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel minimisant le niveau réel des émissions de gaz nocifs lors des contrôles de pollution.

Les nouvelles pénalités de 4,3 milliards viendront gonfler la facture de ce scandale qui s'élevait déjà, sur les seuls Etats-Unis, à 17,5 milliards de dollars pour indemniser les automobilistes, les concessionnaires et réparer les dommages environnementaux.

L'addition totale dépassera donc de loin les quelque 18 milliards de dollars mis de côté par le groupe pour couvrir les coûts du scandale.

VW reste par ailleurs visé par de nombreuses enquêtes sur le reste du globe et pourrait voir sa défense fragilisée par son aveu de culpabilité aux Etats-Unis.

- Inculpations -

Aux termes de l'accord annoncé mercredi, le groupe sera mis à l'épreuve pendant les trois prochaines années, pendant lesquelles il devra se soumettre au contrôle d'un auditeur indépendant chargé de vérifier qu'il a changé ses pratiques.

"Volkswagen regrette profondément le comportement qui a mené à la crise du diesel", a réagi le patron du groupe Matthias Müller, cité dans un communiqué. "Nous continuerons nos efforts pour changer notre manière de penser et de travailler".

Le géant de Wolfsburg (Allemagne) s'est également engagé à "coopérer pleinement" avec les autorités américaines pour éventuellement poursuivre les employés et cadres de VW impliqués dans la supercherie.

Mercredi, les autorités américaines ont d'ailleurs annoncé l'inculpation de cinq nouveaux employés et cadres de l'entreprise, tous résidant en Allemagne: Heinz-Jakob Neusser, Jens Hadler, Richard Dorenkamp, Bernd Gottweis, et Jürgen Peter.

Responsable des relations avec les autorités environnementales américaines en 2015, Olivier Schmidt avait lui été inculpé lundi après avoir été arrêté samedi à Miami. Un ingénieur du groupe, James Liang, avait également été mis en cause en septembre.

D'autres cadres du groupe pourraient à leur tour être inquiétés par la justice américaine. "En ce qui concerne d'autres individus (...), l'enquête est en cours et va continuer", a assuré Mme Lynch.

Lundi, le département de la Justice avait déjà affirmé que la direction du groupe avait été informée du scandale à la mi-2015 mais avait décidé de garder le silence.

"Au lieu de plaider pour la reconnaissance de l'existence du logiciel truqueur auprès des autorités américaines, la direction exécutive de VW a autorisé qu'elle continue d'être dissimulée", avait indiqué le DoJ, sans citer toutefois le nom de responsables.

Au moment du scandale, le groupe était dirigé par Martin Winterkorn, qui a été contraint à la démission et remplacé par Matthias Müller fin septembre 2015.

Ce nouvel épisode du Dieselgate intervient par ailleurs en plein salon de l'automobile de Detroit où le géant allemand a lancé une opération reconquête du marché américain en misant sur la voiture électrique et en dévoilant de nouveaux modèles.

Les consommateurs mondiaux ne semblent en tout cas pas avoir trop gardé de rancune vis-à-vis du groupe. Ses livraisons en 2016 ont augmenté de 3,8% pour atteindre le niveau record de 10,3 millions de véhicules, selon des résultats publiés mardi.

Avec Afp

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