Les papiers concernés sont les papiers brut non couchés (uncoated groundwood paper) dont les importations en provenance du Canada ont atteint aux Etats-Unis 1,21 milliard de dollars en 2017, a-t-il précisé dans un communiqué. Ils sont notamment utilisés comme papier d'imprimerie pour les journaux.
Le département du Commerce a toutefois revu en baisse le niveau de ces droits. Dans une décision préliminaire publiée mi-mars, ces droits étaient compris dans une fourchette allant de 0 à 22,16%. Finalement, l'administration américaine a retenu une fourchette allant de 0 à 16,88%.
A l'issue d'une enquête de plusieurs mois, le ministère a décidé de ne pas imposer de droits de dumping à deux entreprises mais d'infliger des droits de 16,88% à une autre (Catalyst), a détaillé l'administration américaine.
Le ministère avait été saisi par un producteur américain du nord-ouest du pays, North Pacific Paper Company.
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Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial du Canada et inversement, mais les relations économiques entre les deux pays se sont tendues depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier 2017. Ce dernier a exigé une renégociation, toujours en cours, de l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna) unissant depuis 1994 les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, affirmant qu'il défavorisait Washington.
Les papiers visés par la décision de jeudi ont également fait l'objet de droits compensateurs américains annoncés en janvier mais qui ont eux aussi été revus en baisse.
Les droits antidumping visent à corriger le fait que le produit visé est vendu sur un marché en-dessous de son prix de revient alors que les droits compensateurs concernent les subventions dont il peut faire l'objet.
Dans le cas d'espèce, ces droits compensateurs sont désormais compris dans une fourchette allant de 0,82% à 9,81%, contre 4,42% à 9,93%.
Les décisions préliminaires avaient soulevé de vives réactions au Canada qui est le premier producteur de papier journal au monde.
"Ces droits auront une incidence directe et négative sur les journaux américains, tout particulièrement ceux des petites villes, et entraîneront des pertes d'emplois dans le secteur de l'impression aux Etats-Unis", avaient affirmé la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland et le ministre des Ressources naturelles Jim Carr, dans un communiqué commun.
"Ce fut une affaire unique et difficile", a reconnu jeudi le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross, cité dans le communiqué.
Avec AFP