Les Etats-Unis et la Turquie sont deux piliers de l'Otan, mais leurs relations ont été plombées ces derniers mois par des divergences, notamment sur le soutien américain aux milices kurdes en Syrie, considérées comme des groupes "terroristes" par Ankara en raison de leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
La presse progouvernementale en Turquie dénonce régulièrement ce qu'elle considère comme des ingérences américaines dans le pays et certains journaux ont même accusé Washington d'avoir joué un rôle dans le coup d'Etat avorté de juillet.
"Il est manifestement dans notre intérêt national de voir une Turquie forte, pacifique, prospère et démocratique", a déclaré l'ambassadeur américain John Bass lors d'un colloque organisé à Istanbul par le think tank américain Atlantic Council.
"Evidemment, aider toutes les composantes de cette société à atteindre cet objectif pose quelques défis (..) et nous avons aussi quelques divergences", a-t-il ajouté.
Pour surmonter ces désaccords, les deux pays doivent "travailler étroitement ensemble en tirant dans la même direction".
Les propos de M. Bass surviennent avant une rencontre prévue à la mi-mai aux Etats-Unis entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump.
M. Trump à été l'un des premiers dirigeants à féliciter M. Erdogan après sa victoire le 16 avril au référendum renforçant ses pouvoirs, bien que le résultat de ce scrutin ait été contesté par l'opposition qui craint une nouvelle dérive autoritaire du président turc.
L'une des principales questions à l'ordre du jour de l'entretien entre MM. Erdogan et Trump devrait être l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen installé aux Etats-Unis et qu'Ankara accuse d'être l'instigateur du putsch avorté de juillet.
Un autre dossier prioritaire pour les deux pays est celui de la Syrie au sujet duquel leurs divergences se sont amplifiées après des frappes menées mardi par l'aviation turque contre des forces kurdes dans le nord de la Syrie mais aussi en Irak.
Washington, qui soutient les milices kurdes syriennes YPG dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), s'est dit "profondément préoccupé" par ces frappes, affirmant qu'elle avaient été menées "sans coordination appropriée avec les Etats-Unis ou la coalition" anti-jihadiste.
Avec AFP