Les Etats-Unis ont annoncé mercredi des sanctions ciblées contre de hauts responsables sud-soudanais, dont un ministre et un ancien chef de l'armée, pour avoir "menacé la paix, la sécurité ou la stabilité du Soudan du Sud".
Ces mesures visent le ministre de l'Information Michael Makuei notamment pour son implication présumée dans des "attaques contre les missions des Nations unies" et pour avoir fait "obstruction à des activités internationales de maintien de la paix" ou à des missions humanitaires, déclare le Trésor américain dans un communiqué.
L'ex-chef redouté de l'armée Paul Malong est également concerné. Démis de ses fonctions en mai par le président Salva Kiir, il est notamment considéré comme l'instigateur des combats qui avaient éclaté en juillet 2016 à Juba, la capitale de ce jeune Etat qui a plongé dans la guerre civile fin 2013, deux ans et demi après son indépendance.
Enfin, Washington a décidé de sanctionner un haut responsable de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), Malek Reuben, et trois sociétés qu'il contrôle.
Tous sont accusés de favoriser la poursuite de la guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et de faire obstruction aux efforts de paix. Les sanctions ont pour effet de geler leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis et d'interdire à tout ressortissant américain de faire affaire avec eux.
L'administration américaine a aussi émis une mise en garde aux institutions financières des Etats-Unis, estimant que de hauts responsables sud-soudanais pourraient tenter de s'en servir pour cacher les fruits de la corruption.
"Les Etats-Unis sont prêts à prendre d'autres mesures", a aussi prévenu le département d'Etat américain dans un communiqué distinct.
"Six millions de personnes au Soudan du Sud, la moitié de sa population, sont confrontées à une famine meurtrière et plus de quatre millions de personnes ont été déplacées de chez elles", pendant qu'un petit nombre s'enrichissent grâce à la corruption", a souligné la diplomatie américaine. "Le gouvernement du Soudan du Sud peut mettre un terme" à cette crise, a-t-elle ajouté, appelant toutes les parties à s'impliquer dans le processus de paix.
Avec AFP