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Washington sanctionne des commandants militaires birmans


Les chars militaires lors d'un défilé commémorant la 72e Journée des forces armées à Naypyitaw, Birmanie, le 27 mars 2017.
Les chars militaires lors d'un défilé commémorant la 72e Journée des forces armées à Naypyitaw, Birmanie, le 27 mars 2017.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi sanctionner quatre commandants et deux unités militaires de Birmanie, en les accusant notamment d'implication dans le "nettoyage ethnique" des musulmans rohingyas.

"Les forces de sécurité birmanes sont impliquées dans de violentes campagnes contre des minorités ethniques à travers la Birmanie, y compris du nettoyage ethnique, des massacres, des agressions sexuelles, des exécutions extrajudiciaires et autres graves violations des droits de l'homme", a déclaré le secrétariat américain au Trésor dans un communiqué, en annonçant les sanctions contre "des unités et des dirigeants supervisant ce comportement atroce".

Les quatre hauts gradés sont Aung Kyaw Zaw, Khin Maung Soe, Khin Hlaing et Thura San Lwin. Les deux unités militaires concernées sont la 33ème et la 99ème divisions.

Aung Kyaw Zaw "contrôlait les opérations de la police militaire et des frontières dans les commandements ouest, sud et sud-ouest de 2015 à début 2018", précise le Trésor américain.

Khin Maung Soe fut, lui, l'un des dirigeants du Commandement des opérations militaires (MOC), tandis que Thura San Lwin "a dirigé le BGP, une entité dont les membres sont impliqués dans de graves violations des droits humains sous son commandement".

Khin Hlaing, enfin, fut le leader de la 99ème division, "qui a participé à des violations comme en novembre 2016 quand les soldats de la 99ème division à Mong Ko, dans l'Etat de Shan, ont détenu des villageois de l'ethnie Kachin et de la minorité chinoise".

"Pendant 13 jours, les villageois ont été obligés de servir de bouclier humain en se couchant entre des rangées de grillages entourant l'avant-poste d'éléments de la 99ème division", détaille le Trésor américain.

La 33ème division est elle accusée d'avoir participé à des violations des droits humains dans l'Etat de Rakhine, notamment "des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des violences sexuelles".

>> Lire aussi : Washington veut une résolution de l'ONU contre la Birmanie

Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 membres de la minorité musulmane ont fui une offensive de l'armée birmane lancée en représailles à des attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas. L'ONU a qualifié les violences opérées par les militaires de "nettoyage ethnique", des termes que la Birmanie récuse.

"Justice doit être rendue pour les victimes et pour ceux qui ont oeuvré à révéler ces atrocités", et "les responsables (doivent) rendre des comptes pour ces crimes ignobles", selon le Trésor américain.

Ces sanctions prises permettent aux autorités américaines de saisir ou de geler des possessions ou intérêts détenus par les personnes visées. Les Américains se voient par ailleurs interdire toute transaction avec ces mêmes personnes.

Avec AFP

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