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Antonio Guterres dans les camps rohingyas au Bangladesh


Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, visite le camp de réfugiés de Kutupalong à Cox's Bazar, au Bangladesh, le 2 juillet 2018.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, visite le camp de réfugiés de Kutupalong à Cox's Bazar, au Bangladesh, le 2 juillet 2018.

Le secrétaire général de l'ONU a qualifié "d'inimaginables" les récits d'atrocités entendus dans les camps rohingyas à l'occasion de sa visite dans le sud du Bangladesh, qui abrite un million de réfugiés.

"À Cox's Bazar, Bangladesh, j'ai entendu à l'instant d'inimaginables récits de tueries et de viols de la part de réfugiés rohingyas qui ont récemment fui le Bangladesh. Ils veulent la justice et un retour chez eux dans des conditions sûres", a déclaré les chefs des Nations unies sur son compte Twitter.

>> Lire aussi : La Birmanie permet à l'ONU d’accéder aux Rohingyas

Accompagné par le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, M. Guterres avait présenté avant son arrivée ce déplacement comme une "mission de solidarité avec les réfugiés rohingyas et les communautés qui les soutiennent".

Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 musulmans rohingyas ont fui une offensive de l'armée birmane considérée par les Nations unies comme une "épuration ethnique". Ils ont trouvé refuge au Bangladesh voisin où ils vivent depuis au sein d'immenses campements de fortune dans une misère noire.

"C'est probablement l'une des violations les plus tragiques, historiques, systématiques des droits de l'Homme", a déclaré M. Guterres à la presse à Kutupalong, plus grand camp de réfugiés du monde.

"Parfois les gens ont tendance à oublier qui est responsable pour ce qu'il s'est passé. Donc soyons clair sur qui porte le fardeau de la responsabilité : c'est la Birmanie", a-t-il dit, en concédant que la communauté internationale s'était montrée "incapable" d'empêcher les exactions.

La marée humaine qui a déferlé au Bangladesh l'année dernière est venue s'ajouter aux quelque 300.000 Rohingyas qui s'y trouvaient déjà, legs de vagues de violences précédentes.

La Birmanie et le Bangladesh sont convenus en novembre d'un cadre permettant théoriquement le retour du gros des réfugiés, mais le processus est bloqué au point mort.

La majorité des Rohinygas abrités au Bangladesh refuse en l'état de rentrer en Birmanie, pays à majorité bouddhiste où ils sont considérés comme des étrangers. Ils demandent des garanties de sécurité pour leur retour ainsi que de voir leur nationalité birmane reconnue par Naypyidaw.

Une centaine de Rohingyas ont manifesté juste avant la visite de Guterres contre les termes d'un récent accord de l'ONU avec la Birmanie pour permettre aux Nations unies d'évaluer la situation dans l'État Rakhine (ouest birman), dont ils sont originaires.

Responsable communautaire rohingya, Mohibullah exprimé ses inquiétudes quant à l'absence du mot "Rohingyas" de ce texte - terme que réfute la Birmanie, nation où la minorité paria est péjorativement appelée "bengalie".

Selon le chef de l'ONU, cet accord préliminaire ne constitue qu'une "première étape sur le chemin de la reconnaissance progressive des droits de ces gens".

Avec AFP

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