"Cela fait partie des efforts contre Boko Haram que nous allons mener dans toute la région", a affirmé une source sous couvert de l'anonymat.
"Il s'agit de faire de la collecte de renseignements et de la surveillance" mais pas de combattre, a-t-elle précisé.
Ces opérations au Nigeria font partie du déploiement en cours, annoncé mercredi par le président américain Barack Obama, de 300 militaires américains au Cameroun qui, eux aussi, vont faire du renseignement et de la surveillance.
Les militaires américains déployés au Cameroun seront armés mais seulement pour se défendre et pas pour mener des opérations de combat, avait tenu à préciser mercredi le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.
Le Nigeria a salué dans l'envoi de militaires américains au Cameroun "une évolution bienvenue" dans la lutte contre l'insurrection lancée en 2009.
Washington a déjà fourni une aide en matière de renseignement, surveillance et reconnaissance au Nigeria après l'enlèvement par Boko Haram de plus de 200 lycéennes à Chibok, en avril 2014.
Mais les Etats-Unis ont tardé à s'engager davantage compte tenu des abus présumés de droits de l'homme commis par l'armée nigériane.
Des élus américains se méfient aussi d'un engagement américain qui pourrait nourrir le recrutement de militants islamistes ou renforcer les liens de Boko Haram avec d'autres groupes islamistes au Proche-Orient.
Les dirigeants de Boko Haram ont prêté allégeance en mars au groupe Etat islamique (EI) mais les experts doutent de l'étendue de leur collaboration.
Le Cameroun fait partie de la coalition contre les insurgés qui mènent depuis plusieurs mois des attentats sanglants bien au-delà du nord-est du Nigeria, leur fief historique, pour frapper les Etats limitrophes du bassin du lac Tchad: Tchad, Cameroun et Niger.
Font partie de la coalition contre Boko Haram le Nigeria et les quatre pays qui l'entourent: le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a fait de lutte contre Boko Haram une priorité depuis sa prise de fonctions en mai, a rencontré mercredi le plus haut responsable militaire américain pour l'Afrique, le général David Rodriguez, à Abuja.
Il soutient le déploiement d'une force formée par cinq pays de la région, déploiement qui était prévu fin juillet mais n'a toujours pas eu lieu sur le terrain.
Boko Haram, dont l'insurrection a fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009, est tenu pour responsable de la mort d'environ 1.300 personnes depuis la prise de fonctions du nouveau président Buhari le 29 mai.
Berceau de Boko Haram, la ville de Maiduguri est depuis plusieurs semaines la cible d'une vague d'attaques suicides qui ont fait des dizaines de morts.
Avec AFP