"Il est extrêmement important de voter cela avant la fin de l'année", a estimé lundi Samantha Power, ambassadrice américaine à l'ONU, en amont d'une réunion à huis clos prévue dans la journée pour évoquer la crise sud-soudanaise qui est entrée ce mois-ci dans sa quatrième année.
Le mois dernier, les Etats-Unis avaient présenté une résolution destinée à endiguer le flot des armes arrivant dans le pays, à la suite d'avertissements de responsables de l'ONU selon lesquels un génocide pourrait se produire.
Le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide Adama Dieng avait notamment affirmé en novembre devant le Conseil de sécurité avoir vu dans le pays "tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n'est fait pour l'empêcher".
La France et le Royaume-Uni sont favorables à un embargo sur les armes.
Mais la Russie et la Chine, qui disposent d'un droit de veto au Conseil, ont fait part de leur opposition. Le Japon, qui n'est pas membre permanent du Conseil mais qui a déployé des Casques bleus au Soudan du Sud, rechigne également.
"Nous allons devoir soumettre cette résolution au vote et les pays vont devoir lever leur main et décider de leur position sur des questions de vie ou de mort concernant la population du Soudan du Sud", a relevé Mme Power.
La proposition américaine prévoit l'interdiction pendant un an de toute vente d'armes, de munitions, de véhicules et d'équipements militaires.
La crise qui touche la plus jeune nation du monde a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés. Le pays est devenu indépendant en 2011, bénéficiant d'un fort soutien des Etats-Unis.
Avec AFP